En lisant certains des commentaires entendus lors du forum sur la sécurité à Yellowknife, je n’ai pu m’empêcher de constater à quel point les gens ont une vision très réduite du problème et des solutions.
D’entrée de jeu, il faut mentionner que cette situation du taux de criminalité n’est pas unique à la capitale ténoise. De Fort Smith à Inuvik, en passant par toutes les petites villes, villages et hameaux, le taux de criminalité est beaucoup trop élevé. C’est une situation qui perdure dans le Nord depuis des décennies, probablement depuis que les statistiques existent.
Combattre la criminalité constitue tout un défi. En effet, il ne suffit pas de simplement embaucher plus de policiers et de construire plus de prisons.
En effet, la criminalité a ses sources dans l’environnement social et économique des criminels : on ne nait pas criminel, on le devient.
Si on s’attaque à la criminalité en ne se préoccupant que de la situation après le fait, on ne règle pas grand-chose. C’est comme écoper un bateau qui fuit sans essayer de colmater la fuite. L’eau que l’on rejette sera vite remplacée par encore plus d’eau. Si la méthode américaine (chère à nos élus fédéraux conservateurs) de traitement de la criminalité fonctionnait, ce pays ne serait pas aux prises avec un plus haut taux de criminalité qu’au Canada.
Sans toutefois négliger l’aspect pénal de notre action contre la criminalité, il faut aussi s’attaquer au problème plus global de notre société.
Il faut réinvestir dans les centres de désintoxication puisque plusieurs crimes ont à la base des abus d’alcool et de drogue.
Il faut investir davantage dans le traitement des sévices psychologiques subis par plusieurs criminels lors de leurs années dans les écoles résidentielles.
Il faut aussi aider leurs familles qui ont à vivre parfois avec ces séquelles psychologiques.
Il faut s’assurer que la population la plus défavorisée ait une aide appropriée du gouvernement notamment en matière de logement adéquat – la surpopulation des logements dans certaines familles est aussi à la source de crimes.
En bref, se préoccuper de la criminalité, c’est se préoccuper de la santé de notre société et de ses citoyens. Si on y parvient, cela fera moins de monde à pourchasser et à punir.