La question de l’autonomie des commissaires aux langues des TNO n’est pas nouvelle. On en a déjà traité un peu dans le journal et la question risque de resurgir dans quelques années.
Trop souvent, on a constaté que les commissaires n’accomplissaient pas leurs devoirs, mais devenait des laquais de l’apparatchik gouvernemental.
D’emblée, il faut reconnaitre que le problème ne réside pas dans l’encadrement législatif. On ne la cite pas en exemple pour rien. Certes, la loi pourrait contenir des dispositions pour que les commissaires en poste puissent obliger le gouvernement à respecter ses lois. Comme le disait un observateur, un chien de garde sans dents ne garde pas grand-chose. Mais même avec de telles dispositions rien ne garantit que les commissaires s’acquittent honnêtement de leurs tâches. En effet, on vit non pas dans un grand territoire populeux, mais bien dans un petit territoire où tous ceux qui y vivent depuis longtemps se connaissent et se côtoient.
Le gouvernement territorial gère plus d’un milliard de dollars pour une population qui n’emplirait même pas le stade olympique à Montréal. En fait, le gouvernement encadre près de 100 fois moins de population que le conseil municipal de Toronto.
Et c’est un peu comme un conseil municipal que se gèrent les TNO. Si un commissaire se pointe et devient critique des agissements du gouvernement et des fonctionnaires en poste, il y a beaucoup de risques que cette personne soit ostracisée pendant de nombreuses années pour avoir osé se plaindre ou appuyer des plaignants.
C’est platte à dire, mais les TNO, ce n’est après tout qu’une petite paroisse parmi les administrations provinciales géantes. Ce qu’un commissaire indépendant du Sud peut faire sans dommage à son avenir professionnel n’est probablement pas possible dans notre petite paroisse du Nord.
Éditorial Une petite paroisse
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