Je m’attendais à un discours à saveur électorale. On aura tout eu sauf un discours électoral… À moins que le fromage et le câble ne soient soudainement des sujets chauds de l’électorat, évidemment.
Il va sans dire qu’un discours du Trône n’est qu’un énoncé de bonnes intentions. Encore faut-il que cela soit suivi par des mesures législatives ou soit appuyé par des affectations budgétaires distinctes. On verra donc au cours de la prochaine session comment le gouvernement fédéral entend réaliser les intentions émises dans le discours.
Les discussions des derniers mois avec des représentants de l’Union européenne vont probablement s’intensifier alors que le gouvernement conservateur annonce sa ferme intention de signer une entente de libre-échange avec l’Europe. Ça augure bien pour tous les Ténois qui n’attendaient que ce moment pour s’acheter à moindre prix une Renault ou une Fiat, deux véhicules qui deviendront rapidement des objets fixes de notre panorama hivernal, genre pogné tout l’hiver dans un banc de neige. C’est sans compter que les producteurs de lait devront peut-être envoyer leurs vaches laitières à l’abattoir s’ils ne peuvent plus écouler de fromage mais juste des steaks. On risque de voir des pintes de lait surir sur les tablettes au Canada.
On ne saurait reconnaître un discours du Trône conservateur sans les innombrables courbettes face à l’industrie pétrolière et les dirigeants du Canada qui siègent dans les salles de réunion de Calgary. Évidemment, cela se dit en faisant suivre le tout avec un énoncé de volonté sur la protection de l’environnement. Il s’agit d’une technique éprouvée : à force de le répéter, les gens vont probablement commencer à y croire. Félicitations!
Éditorial Un discours qui fait surir
Éditorial Un discours qui fait surir
00:00