Ça fait déjà plusieurs mois que se discute le projet de transfert de responsabilités entre le gouvernement fédéral et le gouvernement des TNO. Le chemin n’a pas été facile pour un projet qui devait pourtant faire l’unanimité.
Il y a d’abord eu le fait que le projet de transfert de responsabilités est incomplet, qu’il est tronqué de très importants aspects, notamment celui de fixation de taux de redevances des compagnies d’exploitation des ressources. Cette omission peut être perçue comme un geste très colonialiste du gouvernement Harper envers ses indigènes du Nord. En fait, cela démontre le peu de considération pour les Autochtones, mais leur intérêt énorme pour les ressources qui gisent sous leurs pieds.
Voilà maintenant que le gouvernement Harper ajoute au projet de transfert de responsabilités tout un volet qui élimine les commissions des eaux pour les Premières Nations et crée une super commission des eaux. Soudainement, le projet de loi enlève aux Autochtones leur voix au chapitre quant des grands consortiums du Sud (Toronto et Calgary) ont des visées sur leurs terres. En un mot, Ottawa continue de rire de ces sauvages du Nord en leur enlevant leur représentation sur des commissions chargées d’analyser les impacts des projets de développement.
Si un projet met en danger les eaux de la rivière Peel, par exemple, un confluent important pour les Gwich’in, la décision reviendra à des gens qui habitent à des centaines de kilomètres, pour qui cette rivière n’a aucune importance. Il y aura certes un représentant des Gwich’in, mais la décision reviendra à l’ensemble du groupe.
Le machiavélisme de cette opération politique sur la colline Parlementaire m’attriste. On met une attaque en règle contre l’autonomie gouvernementale autochtone dans un même package deal que le transfert de responsabilités. Il y a fort à parier que le gouvernement Harper refusera de scinder ces éléments distincts du projet de loi. Notre député fédéral devra donc voter contre le projet de loi sur le transfert de responsabilités pour empêcher cette érosion des droits des Autochtones.
Cette tactique doit être dénoncée haut et fort d’ici au vote final sur le projet de loi.
Éditorial Quand on se sent leurré…
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