Wow, un rapporteur de l’ONU qui produit un rapport. Pis je ne parle pas ici d’un rapport causé par des troubles gastriques. Non un rapport avec des mots; bien écris et bien financé. Une belle visite d’une semaine en octobre a permis de visiter pas moins de six provinces et de produire ce rapport d’un peu moins de 30 pages. C’est vraiment à vous couper le souffle n’est-ce pas?
Que pensez-vous alors du rapport de la commission royale d’enquête sur les peuples autochtones? Quoi, ça ne vous dit rien? C’était le résultat de l’exercice de consultation le plus élaboré et le plus complet sur la situation des peuples autochtones au Canada. Le rapport sert peut-être à tenir une porte ouverte l’été dans le bureau du ministre Valcourt.
Cette consultation s’était étalée sur des années (de 1991 à 1996) et avait permis de rencontrer des milliers d’autochtones à travers le pays. Le rapport de 4000 pages réparties en cinq volumes proposait des changements complets étalés sur 20 ans.
Nous sommes presque 20 ans plus tard (18 plus exactement) et la plupart des recommandations de ce rapport seraient probablement encore très à-propos.
Le problème dans tout ça, c’est que ces rapports traitent de questions qui n’ont que très peu d’attrait politique.
Tout d’abord, il faut reconnaitre que la question autochtone ne touche pas beaucoup l’imaginaire de l’électorat canadien. Pour un gouvernement, même s’il réalise l’ampleur et la gravité des problèmes affligeants les peuples autochtones, il ne gagnera rien à investir les milliards de dollars nécessaires pour commencer à régler les problèmes.
De plus, la plupart des solutions reposent sur des actions qui doivent s’échelonner sur une ou deux générations. Comme les politiciens sont élus pour quatre ans, cela n’a rien d’attrayant.
Tout ce que ça sert ce dernier rapport, c’est de remettre la question des peuples autochtones à la une des médias pendant quelques heures ou quelques jours.
J’encourage le rapporteur James Anaya à venir nous visiter encore l’an prochain, à changer quelques lignes de son rapport et d’en sortir un autre dans un bon exercice de relation publique. Le ministre Valcourt aimerait cependant que le rapport soit plus volumineux, pour tenir les fenêtres ouvertes.
Éditorial De la futilité de certains rapports
Éditorial De la futilité de certains rapports
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