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le Jeudi 11 Décembre 2014 18:08 Éditorial

Éditorial Au-delà des généralisations

Éditorial Au-delà des généralisations
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En lisant les commentaires de participantes sur les vérités qui dérangent, je ne peux que m’interroger sur les généralisations à outrance.
Une participante critiquait le stéréotype véhiculé dans les médias sur les femmes autochtones à risque, celles qui vivent dans des conditions de vie propices à la violence. Quelques cas de femmes très instruites et vivant une vie normale et paisible qui ont été victimes de violence appuyaient leurs propos.
Il faut faire attention aux généralisations à outrance.
Première généralisation : les femmes vivant en milieu pauvre et affligées de toxicomanie sont plus susceptibles d’être victimes de violence. Les mots clés ici sont plus susceptibles. Sans ces mots, il s’agirait d’un énoncé trompeur. Il n’y a évidemment pas uniquement des femmes pauvres qui sont victimes de violence – peu importe leur ethnie. D’où le terme généralisation. Parmi la population canadienne générale, c’est le même constat : plus de femmes issues de milieux pauvres sont violentées. Ce que cette généralisation peut apporter de positif dans ce dossier, c’est une conscientisation de la société que le sort des femmes autochtones est lié en partie à leur statut socio-économique. Pour s’attaquer au phénomène de la violence faite aux femmes autochtones, il faudra notamment s’attaquer à leur condition de vie et à celle de leur famille. La sensibilisation au phénomène sera probablement l’autre pierre angulaire de toute intervention gouvernementale dans le dossier.
Puis, il y a la généralisation à outrance. Lorsque quelqu’un mentionne un cas particulier (une femme avec un doctorat a été assassinée) pour s’attaquer à la généralisation ci-dessus, ça n’aide absolument pas personne. Il faut que les gens se rendent compte qu’une généralisation comprend nécessairement ces cas atypiques. Ça peut être blessant de se sentir associé aux femmes souffrant de toxicomanie en raison de son origine ethnique, mais il ne faut pas effacer du revers de la main les bienfaits que cette généralisation peut apporter si cela permet de s’attaquer à certaines des raisons derrière la violence faite aux femmes autochtones.