À la Législature, le 11 mars, des députés se sont ligués pour la cause des langues. Ou plutôt la cause des langues de services.
Tous les six ans, la Loi sur les langues des TNO est révisée par le Comité des opérations, le terme de consensus pour dire «l’opposition». Cette année dans leur rapport (ironiquement disponible qu’en anglais), les députés sermonnent le gouvernement qui n’a pas donné suite aux recommandations du précédent exercice, celui de 2009.
Pour la mémoire, cette année là, sous la présidence de Kevin Menicoche, le comité avait mené une douzaine de rencontres à travers le territoire. Le rapport détaillé mettait en exergue le délabrement des langues indigènes et le manque chronique de ressources des organismes qui les défendent.
Leur principale recommandation était de se débarrasser de Loi sur les langues et de doter le territoire d’une Loi sur les services en langues à la place. On suggérait en outre de larguer la Commissaire aux langues et d’établir des Secrétariats qui ne seraient plus indépendants du gouvernement.
Si l’exercice était louable, leurs recommandations, elles, étaient tout à fait risibles. Dans cette même colonne, Alain Bessette écrivait à l’époque, que si d’aventures le gouvernement commettait l’impair de mettre en œuvre ses suggestions contre-productives, il s’abaisserait au niveau d’une «république de bannock».
On peut convenir avec le Comité des opérations qu’il aurait été élégant de la part du gouvernement de répondre aux recommandations de 2009, aussi absurdes furent-elles. Mais on se réjouira tout de même qu’elles aient été reléguées aux oubliettes de la Législature.
Nos langues territoriales sont des langues de droits, des langues légitimes ; pas des langues de services.
Éditorial Les langues de services
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