Ça y est, le gouvernement territorial a commencé à investir dans son Fonds du patrimoine. Ces premières retombées directes prélevées sur l’extraction des ressources en sol ténois ont permis d’investir un premier montant, soit la jolie somme de 4,7 millions de dollars, un peu en dessous des prévisions budgétaires de l’an dernier.
Est-ce suffisant? En me posant cette question, j’ai eu à l’esprit immédiatement les propos d’une ancienne ministre des Finances de la Norvège sur la question du système des redevances énergétiques. Elle expliquait que son pays avait décidé de s’inspirer du modèle établi en Alberta par le gouvernement de l’ancien premier ministre Peter Lougheed dans les années 1980. Malheureusement pour l’Alberta, la province a subi la catastrophe Ralph Klein qui a pas mal démoli ce fonds qui est maintenant dérisoire, à la très grande satisfaction de l’industrie pétrolière.
Pendant ce temps, la Norvège a un fonds qui s’élève à un millier de milliards de dollars et les revenus d’intérêt lui rapportent près de 40 milliards de dollars par année, ce qui représente le budget annuel au complet de l’Alberta.
Que fera le gouvernement ténois de cet argent?
Il peut parfois être tentant de s’accaparer de cet argent pour répondre à des besoins immédiats. Il faut se rappeler que ce fonds est destiné à offrir un avenir meilleur aux générations futures, comme en Norvège et que le GTNO ne peut y toucher pendant 20 ans.
À mon avis, le gouvernement ténois doit s’atteler à faire grossir ce fonds. Je réinvestirai dans le Fonds ces premiers intérêts annuels (probablement de l’ordre de 150 000 à 200 000 $). Il y a des chances que dans 10 ans ce fonds génère des revenus annuels situés entre deux et trois millions par année. Si le gouvernement cible bien ses interventions, d’excellents programmes d’appoint pourront aider la population à répondre à des besoins criants. On peut se permettre de croire que dans 50 ans, plusieurs programmes seront financés par ces intérêts.
Il faut féliciter le gouvernement territorial de cette initiative qui nous offre une vision d’un avenir meilleur.
Éditorial C’est un début
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