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le Jeudi 12 novembre 2015 11:04 Éditorial

Éditorial Des médias de petites vertus

Éditorial Des médias de petites vertus
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J’ai trouvé un peu troublante la couverture médiatique faite par la CBC de la nomination du Cabinet Trudeau la semaine dernière.
Je comprends parfaitement l’état d’exaltation ressenti par l’équipe de tournage de la CBC, je n’y échappe pas complètement moi-même. Après tout, la CBC se retrouve depuis des années à devoir couvrir un gouvernement qui désirait sa mort, un gouvernement majoritaire qui menait le Canada vers la destruction de plusieurs de ses fleurons artistiques et culturels, un gouvernement qui prenait mal l’analyse critique de ses actions et qui n’hésitait pas à se venger lors des budgets suivants.
Donc, ce n’est pas sans surprise que j’étais témoin de la joie ouverte démontrée par l’équipe de CBC, dont l’hôte principal, Peter Mansbridge, notamment la journée de nomination du nouveau Cabinet fédéral.
J’avais l’impression que cette équipe tentait de ranimer la vieille trudeaumanie des années 1970. Et c’est là que je trouve que CBC a dépassé les bornes. CBC ne doit pas devenir l’équipe de cheerleaders du nouveau gouvernement.
Comment les Canadiens peuvent-ils maintenant revenir à une perception de neutralité de ce média après son petit cirque médiatique de la semaine dernière?
Comment ce média peut-il me rassurer que sa couverture de l’accord de partenariat transpacifique ne visera pas simplement à féliciter le gouvernement libéral de laisser en plan la souveraineté économique et intellectuelle du Canada?
Comment ce média peut-il maintenant me convaincre que sa couverture du dossier des pipelines sera suffisamment impartiale, dans l’intérêt des Canadiens ordinaires?
À mon avis, c’est ça le tort considérable de cette journée désastreuse dans cette histoire de couverture médiatique de la nomination du Cabinet. Un média sans apparence de neutralité est un média inutile, sauf pour le gouvernement. Les Canadiens ne veulent pas d’une nouveau TASS, cette agence de nouvelle des gouvernements soviétiques, qui ne répétait que les communiqués des agences gouvernementales, un peu comme CNN aux États-Unis et les communiqués du gouvernement américain lors de l’invasion de l’Irak.
On verra au cours des prochains mois comment CBC réussira à se démarquer du gouvernement.