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le Jeudi 11 février 2016 14:51 Éditorial

Éditorial Servir qui? Une question de priorité

Éditorial Servir qui? Une question de priorité
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Alors que se tient en fin de semaine le forum communautaire, il serait intéressant que la problématique des services aux membres soit abordée. Pour la fédération, ses membres sont les associations francophones. Pour les associations, leurs membres sont les francophones. Comment mieux les servir est une question fort pertinente.
Pour des raisons hors du contrôle des francophones, il semble possible qu’une autre association éprouve bientôt des problèmes de gouvernance. En effet, le nombre de bénévoles intéressés à participer à l’administration de l’association de Hay River diminue. Ça ressemble étrangement au cas de Fort Smith qui a perdu son association il y a peu de temps. Si le même scénario se produit, il ne resterait que deux associations pour former la Fédération. Est-ce que l’on se retrouvera un jour avec une seule association, ce qui rendrait caduque la présence d’une fédération? C’est possible, mais non souhaitable, car il y a un danger qu’une association, qui prétend offrir des services à tout un territoire à partir de la capitale, offre en fait ces services presqu’exclusivement à la population locale.
Je crois qu’il est important que la FFT consacre ses énergies à appuyer les associations locales. Pour ce faire, la FFT a besoin de financement adéquat. Malheureusement, la façon dont les dossiers se sont développés au fil des ans fait en sorte qu’une grande partie du budget est consacrée à des programmes qui n’aident pas du tout les associations locales.
Qu’on le veuille ou non, les activités de la FFT sont à la remorque des priorités fédérales et non des priorités locales (ce qui ne veut pas dire que ces priorités ne se rejoignent pas, le dossier de la santé en français étant un bon exemple de convergence des priorités). C’est un peu comme les associations locales qui tentent maintenant de se définir comme source de service à la population majoritaire (une vision mise de l’avant par les conservateurs) ou le français est parfois relégué au second plan pour plaire à une clientèle qui ignore les rudiments de la langue française.
Cet été, des consultations auront lieu afin de réviser le programme d’aide aux communautés de langues officielles (Voir texte en page 6). Il faudra que nos élus francophones s’expriment bien fort pas seulement pour rétablir un niveau normal de financement, mais aussi pour que le gouvernement fédéral soit plus à l’écoute de nos priorités et de nos besoins de développement plutôt que de leurs priorités nationales élaborées dans des bureaux à Ottawa. Notre passé et notre expérience avec le Programme de développement culturel et communautaire sont des preuves que le financement peut aider directement les priorités locales. Il faut maintenant demander d’étendre ce principe de gouvernance à l’ensemble du budget des organismes francophones.