Il y a près de 30 ans, les francophones du Nord avaient lancé le grand exercice de consultation intitulé « La grande tournée, les retrouvailles ». Cet exercice avait permis de rejoindre des francophones aux quatre coins des TNO, de connaître leurs besoins en terme de service et de cibler des voies d’avenir pour la francophonie. C’est à peu près à la même période que l’Association culturelle franco-ténoise disparaissait et naissait la Fédération franco-ténoise et l’Association franco-culturelle de Yellowknife.
Trente ans plus tard, beaucoup de choses ont changé. D’une part, le Nunavut est parti en 1999 et vole maintenant de ses propres ailes. C’est plus du tiers des francophones du Nord qui nous quittait. Durant ces 30 ans, on a vu renaître de ses cendres l’association d’Inuvik et on a vu apparaître des regroupements de parents et un regroupement des médias. Par contre, au cours des dernières années, deux communautés francophones ont cessé d’exister et ont quitté le giron de la FFT : Fort Smith et, maintenant, Inuvik.
C’est dire que l’existence même de la Fédération franco-ténoise (qui est un regroupement d’associations francophones régionales) ne tient plus qu’à un fil ténu.
Advenant qu’une autre association cesse ses activités et on se retrouvera à la case départ. Et c’est là que l’on devra (si ce n’est pas déjà fait) songer sérieusement à adopter le même type de structure centralisée, comme au Yukon et au Nunavut. La possibilité est réelle que renaisse l’Association culturelle franco-ténoise qui prendra en charge toutes les activités francophones des TNO, d’Inuvik à Fort Smith, en passant par Yellowknife, Fort Providence, Fort Simpson et Hay River.
Il ne faut pas craindre de voir des institutions passer à l’histoire. Je n’ai pas vu la première association d’Inuvik, mais je l’ai vu renaître puis mourir à nouveau. À mes derniers moments aux TNO, je doute que je la verrai jouer au phœnix. J’ai vu l’Association des parents francophones de Yellowknife disparaître et j’ai vu ensuite apparaître l’Association des parents ayants droit de Yellowknife. J’ai vu partir l’Association des francophones d’Iqaluit, puis j’ai vu de loin sa redéfinition à titre d’Association des francophones du Nunavut.
En fin de compte, l’important, c’est que la francophonie se dote d’une structure qui la reflète bien dans sa réalité contemporaine, une structure qui s’adaptera aux changements qui vont nécessairement survenir, sans trop s’attarder au côté nostalgique de la disparition de ces associations.