Je n’arrive pas à laisser le Projet Gazier Mackenzie (PGM) tranquille. Je le vois qui pointe son long cou à chaque décision politique sur les ressources fossiles arctiques.
Cette fois-ci, avec le petit moratoire de cinq ans sur l’exploration pétrolière et gazière dans l’Arctique canadien, je pense que le gouvernement fédéral a décidé de ne pas nourrir ce serpent qui voudrait s’allonger le long des 1200 km qui séparent Inuvik à la frontière albertaine.
Ensuite, je me dis que de ne pas alimenter ce projet en gestation ne l’abat pas forcément.
En 2022, le moratoire sera révisé, ce sera aussi le temps pour le PGM de décider d’exploiter ou non toutes les ressources déjà connues du Delta de Beaufort et profiter de l’élan économique pour explorer le reste. Tuktoyaktuk ne sera pas laissé à l’écart si l’Arctique venait à être siphonné.
Le bon coté de la médaille réside alors de considérer ces cinq années comme une pause, un espace moral pour étudier un développement durable. Autre chose que simplement le tourisme. Car les toutes les choses que l’on croit renouvelables ne le sont pas forcément : Les pingos s’affaisseront à force que les touristes fassent de la luge sur ces collines de pergélisol. Les loups auront du mal à survivre pour fournir toutes ces mitaines qu’il faudra vendre aux visiteurs.
Il faudra vraiment innover pour que ce hameau aux bords de notre troisième océan trouve une source de développement économique qui s’adapte et perdure au réchauffement du climat en Arctique.