dans le ventre de la ville tu rêves
des fées en bottes à cap le soleil au cœur
la machette à la mitaine une jungle multicolore
et sans prédateur où ouvrir sa trail
libres tranquilles
tu rêves une forêt dense des sources secrètes
des bassins généreux tu as chaud tu te baignes
tu as soif tu (te) bois
dans les veines de la ville des ondines ondulent
et pendue à leurs poils tu ondules et rêves aussi
un monde sans images fixes et sans mots dits
une force folle une force fauve qui ignore
la cage des formes
derrière les tempes du temps tu bats la tempête
et imagines des amazones d’une douceur
radicale des armes de plumes des langues de feu
des torrents latents et que crash les cravates
et que crament les machines
et que rament les aurores
dans le ventre de ton rêve tu danses au front
avec des fées enfin assouvies au centre
gravées du « grand A de l’Amour
et de l’Anarchie » et qui ne font plus la bonne
plus la belle plus la sainte plus la pute
brothers sisters please ostie
dans les eaux grises de la ville tu vois
tes sœurs emportées mortes par le courant
tes filles traquées vives par les crocs des écrans
tu crois mourir dix mille fois par jour
dans le cauchemar du rêve de la ville
tu éventres les épaves des sirènes
en chantant au secours