Le discours de Bill Enge durant ces célébrations du 150e dans la capitale ténoise résonne encore. Les mots du président de l’Alliance métisse du Slave Nord ont été clairs et sans conteste différents des autres politiciens et représentants de groupes autochtones : Merci Canada! Lorsqu’il haranguait la foule du parc Somba K’e, Bill Enge a félicité le pays pour les opportunités, les valeurs et l’accueil qu’il offrait à ses habitants.
Si le président de l’Alliance a noté les méfaits de la colonisation, il n’a néanmoins pas oublié de rappeler que la nation métisse en est le fruit même. Que ce sont les richesses des terres autochtones qui ont permis aux colons de construire ce pays. Que ce sont les métisses qui ont servi d’intermédiaires et les bâtisseurs de multiples collectivités partout au pays et spécifiquement autour du Grand lac des Esclaves.
Sous cet angle, la nation métisse est finalement la plus canadienne des nations. Sachant se ressourcer dans les valeurs autochtones et s’énergiser de la culture des colons, elle représente cet heureux mélange unique au Canada. De comprendre et de faire rayonner ce vécu est une chose, de le faire dans un contexte où le gouvernement lui-même est en train de le dénuder de ses droits (article de une), Bill Enge à l’étoffe d’un guerrier.
Pour un Canada réconcilié, n’étant pas là pour les 150 prochaines années, il est important que chacun fasse maintenant des actions concrètes vers les autres : immigrants, anglophones, francophones, autochtones.