le Mercredi 25 juin 2025
le Jeudi 27 juillet 2017 12:46 Éditorial

Le respect de l’eau

Le respect de l’eau
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 Heureusement qu’il n’y a pas de pont à Fort Smith, car le temps passerait trop rapidement : chaque seconde, selon le ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada, ce sont 3,4 millions de litres d’eau qui passent dans la ville la plus méridionale des TNO.

Le basin versant du principal tributaire du Grand lac des Esclaves est immense. 75 % du débit entrant dans ce lac provient de l’eau récupérée dans le nord de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de la Saskatchewan. Cette énorme région transfrontalière est bien connue pour ses exploitations des ressources naturelles. Uranium, sables bitumineux, installations de traitement des déchets dangereux, mines de charbon, centrale hydroélectrique, usines de pâtes et papiers, la région au sud de la frontière ténoise n’est pas la respectueuse de son environnement. Ce n’est pas sans raison que les Ténois se préoccupent de la qualité de la rivière des Esclaves. On sait qu’elle contient de fortes concentrations de nutriments, que la croissance des plantes y est importante, et que son eau est turbide. Quand vous jouez dans ses rapides, ce n’est pas une rivière limpide, mais bien des déferlantes brunes auxquelles vous avez à faire. Ensuite, si elle est tamisée puis bouillie pendant une minute, l’eau est potable. Il y a dix ans, Justin Trudeau était l’invité de la première conférence Tu Beta Ts’ena, il avait revendiqué que l’industrie des sables bitumineux utilisait une fois et demie la quantité d’eau dont la ville de Calgary a besoin et qu’il ne fallait plus s’intéresser uniquement au présent mais que l’on devait changer notre vision à court terme. Dix ans après, les Ténois devraient avoir l’heure juste en ce qui concerne l’élément principal de leur habitat, l’eau qui alimente l’océan arctique.