L’attitude du ministre de l’Éducation dans l’épineux dossier des admissions scolaires donne de l’espoir. R. J. Simpson semble déterminé à mettre fin aux querelles byzantines qui opposent son ministère à la Commission scolaire francophone des TNO.
L’inflexibilité de ses prédécesseurs a longtemps donné l’impression d’un gouvernement territorial cherchant activement à limiter l’accès des Ténois aux programmes d’éducation en français langue première. L’argument souvent invoqué selon lequel ce serait pour assurer la qualité de l’éducation en français qu’on refuse obstinément l’inscription d’élèves parfaitement adaptés au cadre scolaire francophone étonne par sa mauvaise foi.
Or, aujourd’hui le ministre se dit d’accord d’emblée avec les deux principales requêtes de la CSFTNO : la création d’une catégorie d’admission pour les francophiles et l’administration des inscriptions par la commission scolaire. C’est de bon augure.
Il serait cependant naïf d’abaisser trop tôt sa garde. Dans le passé, les branches d’olivier tendues du GTNO se sont parfois transformées en cobras. Il y a un an à peine, l’été débutait avec la promesse de reconsidérer les admissions rejetées et se soldait par de nouveaux refus et des procédures d’appel.
Cette fois, on veut créer un règlement au terme de consultations qu’on annonce expéditives. Il est à prévoir que la définition de « francophile » du gouvernement soit plus stricte que celle envisagée par la CSFTNO.
Si, au final, la commission scolaire se retrouve administratrice d’un règlement qui l’empêche toujours d’intégrer les familles ténoises qui se reconaissent dans la culture francophone, ce sera bonnet blanc et blanc bonnet.
La promesse de présenter un règlement qui ne soit pas plus contraignant que la défunte directive ne suffit pas. Le nouveau règlement doit favoriser l’accueil des élèves et l’autonomie de la commission scolaire, et garantir l’épanouissement de la communauté.
L’éditorial du 10 juillet 2020
L’éditorial du 10 juillet 2020
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