le Mardi 6 mai 2025
le Dimanche 11 octobre 2020 14:28 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Éditorial

Éditorial spécial Un mandat clair

Éditorial spécial Un mandat clair
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Veuillez noter que cet éditorial a été rédigé suite à la présentation, le 8 octobre, des devis du projet de centre communautaire francoténois. Ce texte est exclusif à notre édition Web et ne se retrouve pas dans l’édition du 9 octobre.

Lors d’une présentation en ligne, jeudi dernier, la Fédération franco-ténoise (FFT) a dévoilé les plans conceptuels de ce que serait un futur centre communautaire francoténois.

Il faut féliciter les membres du comité qui ont manifestement bien entendu les doléances du public après la réception froide des esquisses présentées en février. Le nouveau devis laisse entrevoir un centre de facture plus classique, mais qui répond beaucoup mieux aux attentes et aux besoins de la communauté.

Pièce maitresse de cet édifice espéré, une salle de réception multifonctionnelle (dite « espace rendez-vous ») qui permettrait d’accueillir des rassemblements communautaires et des prestations artistiques. Sans être vaste, l’espace de 100 mètres carrés — soit une taille comparable au sous-sol du Elk’s avec des plafonds surélevés — suffirait amplement à accueillir la majorité des évènements culturels produits par les organismes francophones de la capitale. C’était bien ça l’intention de la création d’une telle institution et nous saluons les efforts déployés par le comité pour rajuster le tir. Voilà enfin un projet auquel il est facile de se rallier.

Si la FFT et les organismes partenaires du projet peuvent réclamer une certaine caution morale pour mettre de l’avant ce chantier, l’idée maintes fois répétée qu’ils disposeraient pour le faire d’un « mandat clair » de la part de la communauté francophone relève cependant de l’effet de toge. Bien sûr, il y a un consensus des parties associatives impliquées et, oui, l’idée d’un tel centre flotte depuis de nombreuses années. Bien que nous n’ayons trouvé aucune donnée empirique pour l’étayer, notre connaissance du milieu nous laisse croire que la majorité des résidents francophones des TNO seraient favorables à l’établissement d’un tel centre. Et quiconque a déjà produit un évènement communautaire à la Maison Bleue vous confirmera que les locaux actuels sont inadéquats.

Or, rien de tout cela ne constitue un mandat. Pour avoir un mandat, il n’y a pas douze options : il faut le demander. La procédure pour y parvenir est simple et connue : lors de sa prochaine assemblée générale annuelle, qui devrait normalement survenir avant l’envoi de la demande de financement en décembre, la FFT doit soumettre la proposition à un vote de ses membres. Et pour que le mandat soit « clair », il serait préférable que cette assemblée soit précédée d’une campagne d’adhésion digne de ce nom, afin que la FFT, trois ans après avoir ouvert sa membriété aux individus, puisse enfin crédiblement se présenter comme un organisme qui représente les résidents francophones du territoire.

Nous n’avons aucune raison de croire qu’un tel vote ne serait pas plébiscité dans l’enthousiasme par les Francoténois. Nous pensons même qu’un tel projet rassembleur agira comme un incitatif à prendre part en grand nombre aux instances démocratiques de la Fédération, que cela pourrait constituer le second souffle dont on a tant besoin. C’est en donnant aux gens les moyens d’agir pour leur communauté qu’on jette les bases d’une culture de la mobilisation.

En choisissant la voie de la démocratie, la FFT a l’occasion de faire de ce projet, que nous appuyons, non seulement un vecteur de fierté et de vitalité culturelle, mais aussi la pierre d’assise d’un mouvement citoyen. Sans compter que l’appui formel de la population francophone ajoutera un sceau de légitimité pour blinder la demande de subvention. Nous ne pouvons plus nous permettre d’essuyer un nouveau refus.