le Mardi 6 mai 2025
le Jeudi 22 octobre 2020 16:13 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Éditorial

Éditorial Le défi

Éditorial Le défi
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Cette semaine nous aura remis sous le nez notre vulnérabilité qu’on avait presque oubliée, après six mois sans un seul cas de COVID-19.

Lorsqu’un cas à Inuvik et deux à Yellowknife ont été dépistés simultanément, c’est tout un arsenal qui s’est mis en branle. En quelques heures, on retraçait les contacts des infectés et on lançait une vaste campagne pour joindre ceux qui auraient pu être exposés au virus. Ce fameux système de protection dont le cout monétaire et social aura tant fait pester a pu finalement être mis à l’épreuve. Et ça fonctionne. Une réponse vive et bien articulée a permis d’éviter le pire, alors que le risque de transmission semble contenu.

Ce baptême du feu aura aussi permis de constater les aspérités du système. Même avec la meilleure des volontés, on ne peut pas assurer qu’absolument toutes les personnes possiblement exposées au virus seront rejointes. Même en respectant le protocole d’auto-isolement, une transmission au sein d’un logis peut se produire. Et malgré qu’on se soit doté d’une capacité de dépistage rapide effectué au territoire, la nécessité de faire valider les tests dans le Sud continue de ralentir notre réponse.

Il faut aussi relever les lacunes manifestes sur le plan des communications. En se faisant avares de commentaires, les autorités sanitaires abdiquent leur rôle d’accompagnement du public. Il est irresponsable de lancer des avis laissant supposer une exposition peut-être étendue au virus et d’attendre près d’une semaine avant d’effectuer une mise à jour. Quand l’administratrice en chef de la santé publique nous sermonne sur l’importance de se fier à son message et nous implore de ne pas propager de rumeurs, on ne peut s’empêcher de penser que c’est l’absence de réponses aux inquiétudes de la population qui créent le climat propice à la prolifération des ragots.

Cet épisode nous rappelle, enfin, l’importance des gestes-barrières, comme l’éloignement physique et l’hygiène des mains, qu’on a pu négliger ces derniers temps. Ces consignes qu’on nous répète sans cesse nous protègent et continuent, plus que jamais, d’être nécessaires. S’il est vrai que notre éloignement géographique et l’approche jusqu’au-boutiste de nos autorités de santé publique nous offrent une certaine palissade contre le virus, cela ne nous immunise pas pour autant. Malgré tout le désagrément et les sacrifices que cela suppose, nous devons prendre nos responsabilités civiques en gardant notre cercle social restreint, en évitant autant que possible les déplacements à l’extérieur du territoire, en portant le masque dans les lieux publics propices à la transmission du virus et en restant à la maison lorsqu’on présente des symptômes.

Ensemble nous pouvons relever le défi.