On croirait flotter sur un nuage. Que du positif. Ça fait changement, non ? Les sinistrés de Fort Simpson qui vont être dédommagés, les routes des TNO qui vont subir une cure de jeunesse, une mine de terres rares qui va se mettre en branle, des communautés isolées qui vont avoir accès au réseau internet… même les héros de La dévoration semblent voir le bout du tunnel… et le gouvernement Trudeau qui a étendu la période pour recueillir les commentaires de la population sur l’utilisation du glyphosate !
Ne pas avoir grand-chose de négatif à soulever est rare. Signe des temps ? Signe du temps ? La contextualisation nous pousse-t-elle à la mollesse ? À l’émotivité ? L’adage veut que le journalisme tende vers la neutralité, l’objectivité. Mais notre époque réclame, à grands cris, des voix fortes, qui expriment des opinions, et non des slogans trop souvent vides de contenus, voire de sens, qui laissent la place, justement, à l’émotion. Profitons en le temps que ça passe.
Parce qu’on l’a eu difficile, ces derniers temps. La Covid-19, le confinement ; les découvertes des sépultures de ces enfants martyrs autour des pensionnats autochtones ; les embardées environnementales (dont Fort-Simpson n’est que le plus récent exemple) ; la violence et le non-respect dont sont victimes nos filles, nos sœurs, nos mères ; l’incompréhension envers nos sœurs et frères autochtones ; la marginalisation économique de pans entiers de la population. Il faut rester à l’écoute de toutes ces victimes, rester ouverts à leurs récriminations, tout en respectant leur honneur et leur intégrité.
En toute conscience, tout n’est pas rose. On n’a qu’à penser à ces sinistrés des inondations, qui ont tout perdu. Un baume monétaire ne viendra jamais remplacer les souvenirs et la quiétude d’une vie entière. La notion d’Act of God si chère à nos assureurs évoque la lourdeur administrative et la distanciation bureaucratique propre à une vision toute mécaniste de la vie. Et surement que toute compensation gouvernementale ne viendra jamais combler la douleur et l’angoisse qu’une telle catastrophe engendre. Mais c’est un début de solution, que bien d’autres, ailleurs, n’ont même pas eu. On souhaite à ces gens justice et réconfort, reconstruction et paix.
Et, pourquoi pas, laisser la chance au coureur (ici à la coureuse), à notre nouvelle GG Mary Simon, et lui souhaiter bonne chance dans ses nouvelles fonctions ; que son apprentissage du Français se fasse sans heurt, qu’elle sache nous surprendre prochainement à ne plus lire phonétiquement ses textes en langue de Beaulieu et qu’elle en vienne à comprendre et maitriser les subtilités de notre magnifique langue.