Tout ça pour ça. Une consultation qui aura couté quelque 600 millions et des poussières, pour revenir à un gouvernement minoritaire. En dépit des cris et des grincements de dents de la population, de la classe politique et des journalistes et chroniqueurs de tout acabit, le premier ministre Justin Trudeau en a fait à sa tête et nous a plongés un peu plus dans le rouge budgétaire.
On peut penser ce que l’on veut de cette élection, mais certaines questions demeurent. Que s’est-il passé aux TNO et au Nunavut ? Alors que le taux de participation aux urnes au niveau national ne s’élevait qu’à 59,8 %, il n’a réussi qu’à s’élever à un taux de 46,8 % aux TNO et à un abyssal 34,1 % au Nunavut. À titre de comparaison, le Yukon a affiché un taux de 64,5 %.
Ce faible taux de participation est inquiétant. On ne peut parler de distanciation culturelle, puisque dans ces deux circonscriptions, les principaux candidats (candidates au Nunavut) étaient d’origine autochtone. Fut-ce le fruit du manque d’effectifs d’Élections Canada, qui se serait manifesté par une absence de bureaux de scrutins dans des petites communautés ? Une crainte de propagation et de contamination de/par la COVID ? Mystère et boule de gomme.
Car l’écœurement populaire face à cette élection a été généralisé, partout au pays… et ce ne peut être par l’absence de l’importance du fait autochtone dans les implications des principaux partis (nonobstant le Parti conservateur et sa candidate parachutée aux TNO), puisque celle-ci prenait la majeure partie de l’angle d’approche des candidat.e.s se présentant… Un sérieux bilan doit être mené, l’investigation de ces taux doit être analysée et comprise, car il en va de l’avenir de notre démocratie, surtout en nos terres nordiques. Il est impensable que les problématiques actuelles n’arrivent qu’à soulever l’intérêt de 46 % et 34 % de nos populations. Il faudra porter attention aux taux locaux de participation, pour dresser une carte des ratios électeurs potentiels/électeurs ayant voté, et recouper ces données avec les effectifs sur le terrain déployés lors de cette élection.
Il importe de comprendre ce qui s’est passé, et d’apporter les correctifs, si possible, afin d’assurer que tous les citoyens de ce grand pays puissent exprimer leurs aspirations et leurs projets de construction des communautés de demain. Car sinon, comment parviendrons-nous à créer un espace civique commun ?
Pourcentages en date du 23 septembre 2021