le Vendredi 2 mai 2025
le Jeudi 9 Décembre 2021 14:15 | mis à jour le 20 mars 2025 10:41 Éditorial

La réduction des GES n’est pas une mince affaire

La réduction des GES n’est pas une mince affaire
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Lors d’un point de presse mardi dernier, le ministre de l’Environnement des TNO, Shane Thompson, a affirmé que les Territoires ne disaient ni oui ni non à l’adoption des objectifs de réduction des gaz à effet de serre du gouvernement fédéral. Quémandant plus de financement, soit pour s’adapter, soit pour migrer, afin de répondre aux demandes du fédéral (qui ne vise rien de moins qu’une réduction de 40-45 % des GES pour 2030, et la carboneutralité pour 2050). Bien entendu, tout en clamant haut et fort que les TNO ne sont responsables que de 0,2 % des GES de l’ensemble du pays.

Et la conférence de péricliter dans les arguments habituels. La nordicité, le climat, les distances entre les communautés ne favorisent pas une réduction des GES, ne serait-ce qu’au niveau des émanations dues à l’usage de diésel dans les transports et les centrales électriques. Mais comment explique-t-on que le TNO produit, par personne, deux fois plus de GES que le Yukon et le Nunavut ?

Finalement, tout ceci résulte d’un exercice comptable. Pour réduire les GES, il faudra de l’argent, beaucoup d’argent. À défaut d’intelligence et d’initiative, de volonté et d’acharnement. Bien que le climat se réchauffe, que le pergélisol se réduit comme peau de chagrin, que les glaces polaires ne seront bientôt qu’un souvenir lointain, nous ne pourrons échapper à une réévaluation de notre mode de vie. L’occupation du territoire devra être reconsidérée. Peu d’options s’avèreront possibles, réalisables. Géré par des gouvernements qui n’agissent qu’en fonction des sondages de popularité, le syndrome du pelletage par devant nous rapproche toujours plus près du mur écologico-historique, qui s’avèrera infranchissable. Plus nous retarderons la prise de décisions difficiles, moins nous aurons de marge de manœuvre pour éviter les écueils lorsque viendra le temps des choix capitaux.

C’est la responsabilité de notre temps, de ces générations maudites devant porter l’odieux des déchirements. Mais nous devrons trancher, pour nos ainés, pour les générations à venir, si nous voulons perpétuer un minimum du patrimoine humain. Restons positifs et optimistes, en dépit de tout le négatif de la situation.