Cet article a été initialement publié sur aquilon.nt.ca entre le 9 janvier 1998 et le 8 décembre 2023.
Le projet de loi sur les droits de la personne, déposé récemment à l’Assemblée législative des T.N.-O., ne constitue qu’une ébauche servant à lancer le débat, mais certains faits troublants doivent être soulignés. Premièrement, la protection offerte est d’emblée inférieure à ce qui est offert par la Charte canadienne des droits et libertés. Le plus troublant dans ce fait, ce sont les raisons évoquées pour justifier cette décision. « C’est juste pour le secteur privé! », semble dire une responsable au ministère de la Justice. Sans diminuer le rôle de nos fonctionnaires, il faudrait peut-être porter une attention plus équitable envers ces gens du secteur privé qui travaillent et produisent la richesse collective du Canada.
En toute justice, il faudrait peut-être cesser de considérer les travailleurs et travailleuses du secteur privé comme des citoyens de deuxième classe en ne leur offrant qu’une protection inférieure pour la simple raison « qu’ils en ont l’habitude ». Refuse-t-on de s’opposer à la torture dans certains pays, « parce qu’ils en ont l’habitude ». Doit-on accepter des sanctions pénales moindres pour les abuseurs d’enfants autochtones « parce qu’ils en ont l’habitude »?
Peu importe le secteur d’activités, la Charte canadienne encourage des comportements qui reflètent une société respectueuse de chacun de ses individus peu importe son sexe, son ethnie, sa religion, etc. Les députés territoriaux devraient faire front commun afin d’insister pour que les droits inscrits à la Charte canadienne deviennent des normes minimales à partir desquelles on adoptera notre propre loi pour protéger les droits de la personne. Après tout, on commencerait du bien mauvais pied si on discrimine selon le statut social ou le secteur d’activités.