Sylvain Lavoie n’en était pas à sa première expérience de travail dans le Nord. Cet étudiant a passé deux étés au Nunavik, dans le Nord du Québec. Son occupation consistait à remplir des tâches administratives pour une compagnie minière spécialisée dans le nickel et le cuivre. L’expérience lui a permis de rencontrer les Inuits et d’établir son premier contact avec la culture autochtone.
« Le premier été, il faisait 21 degrés C. Par contre, j’ai passé le deuxième dans la neige avec mes bottes et ma tuque, a soutenu M. Lavoie. Lorsque je suis arrivé à Yellowknife, j’avais mon équipement d’hiver et mes shorts entreposés dans ma valise. J’étais équipé pour affronter toutes les tempêtes possibles. C’est pourquoi j’ai payé autant pour faire livrer mes bagages. »
Il a profité de l’été pour mettre de l’ordre à l’École Allain St-Cyr dans le cadre du programme Jeunesse Canada au Travail. En plus d’aider les élèves à maîtriser la langue de Molière, il a déménagé les classes et a rangé les livres dans la bibliothèque. Son but : remplir une fonction reliée à l’éducation, son champ d’études à la faculté Saint-Jean à l’université d’Alberta. Il a également travaillé pour la gouverneure générale du Canada lors de sa tournée. Cela n’a pas empêché l’étudiant de trouver le temps nécessaire pour les loisirs.
« J’ai fait des activités sportives comme le kayak et j’ai pris des longues marches, a concédé M. Lavoie. Le moment qui m’a le plus marqué est lorsque j’ai vu ma première aurore boréale. Elle était petite, mais c’était quand même spécial. »
Cet étudiant a laissé entendre qu’il aimerait revenir de nouveau dans le Nord, dans une ville située plus près du pôle magnétique, comme Inuvik ou Tuktoyaktuk. Il a indiqué qu’il aimerait à nouveau défier les latitudes, possiblement l’été prochain. Une autre personne qui a quitté le Nord à cause de ses études est Christine Chenard. Cette jeune femme de 21 ans entreprend sa première année d’études en enseignement à l’Université d’Ottawa. Durant l’été, elle a développé ses aptitudes et a acquis de l’expérience en s’occupant des jeunes de 5 à 8 ans à la Garderie Plein Soleil.
Son but premier était d’aller à Whitehorse, mais elle s’est retrouvée subitement plongée dans le milieu urbain de Yellowknife avec son copain Belkacem. Si un emploi se présente, elle compte bien y revenir. Durant ses heures libres, elle a pêché le brochet et a visité les chutes Cameron à plusieurs reprises.
« Le plus spectaculaire a été le soleil de minuit, a affirmé Mme Chenard. Je n’ai pas dormi de tout l’été ; voilà pourquoi j’ai toujours l’air si fatiguée », a ajouté cette dernière.
D’autres étudiants ont néanmoins décidé de prolonger leur séjour dans le Nord. Olivier Higgins et Amélie Pruneau sont l’exemple typique de cégepiens qui sont tombés en amour avec l’espace nordique. Dès leur arrivée de la ville de Québec, ils ont commencé à vivre des aventures à la fois cocasses et trépidantes.
« Lorsque je suis arrivé à Yellowknife, je suis allé au Harley’s Saloon avec ma blonde. On ne savait pas que c’était une place de danseuses », s’est remémoré M. Higgins. « La ville était loin de chez moi et je n’avais pas de travail. J’avais le goût d’aller loin, mais à rabais. » Ce dernier affirme qu’il ne quittera pas les Territoires tant qu’il n’aura pas « un char ». Il a toutefois laissé entendre qu’une visite dans la parenté durant le temps des Fêtes n’était pas exclue pour l’instant. Mme Pruneau affirme que les nuits blanches de l’été ont étés agréables et qu’elle souhaite passer à travers la blancheur de son premier hiver nordique et voir les premières aurores boréales. Entre-temps, elle s’est trouvé un emploi comme serveuse au Frolic, un restaurant réputé pour sa clientèle francophone.
Elle a déclaré : « J’adore mon emploi et j’ai l’occasion d’améliorer mon anglais. Je ne sais pas ce que je ferais de plus si j’étais à Québec, sans doute les mêmes choses qu’ici. »
Cependant, elle a concédé qu’elle n’aurait jamais pu égaler son meilleur moment sur les rives du Saint-Laurent. Une course de voiliers à laquelle elle a participé avec ses amis près des rochers sur le Grand lac des Esclaves demeure à ce jour son meilleur souvenir nordique.