Les participants au symposium sur les langues officielles, qui s’est tenu la semaine dernière à Toronto, ont à maintes reprises mentionné le projet d’étendre les programmes d’immersion aux études postsecondaires. À la lueur des évaluations positives que ces programmes du primaire et du secondaire reçoivent, tant ici à Yellowknife qu’ailleurs au pays, il y a lieu d’encourager cette nouvelle avenue.

Cependant, on sait tous que les budgets en matière d’éducation ne sont pas illimités et que les gouvernements (fédéral, provinciaux et territoriaux) seront totalement réfractaires à financer un nouveau système en entier. Il faudra donc que des institutions établies d’enseignement postsecondaire (francophones ou anglophones) greffent un nouveau programme à leurs activités actuelles. Puisque les budgets de ces institutions sont déterminés au prorata des étudiants inscrits, les pertes d’étudiants dans un programme devraient être compensées par des gains dans ces nouveaux programmes.

Cependant, il ne faut pas croire que ce beau projet pourra être totalement financé par les ressources existantes. Premièrement, il y a tous les coûts de pla-nification et de mise en place qui devront provenir de nouvelles enveloppes budgétaires. On ne crée pas un nouveau programme sans investissement. Deuxièmement, certaines économies d’échelle réalisées par les grands programmes d’enseignement ne seront pas accessibles à de plus petits programmes et ces frais supplémentaires devront être également compensés. Finalement, l’enseignement d’une langue seconde oblige souvent à importer la main d’œuvre de régions extérieures, ce qui occasionne des coûts d’opération plus élevés. Bref, il faudra investir dans ces nouveaux programmes d’immersion, surtout dans la phase initiale de mise en place.