L’année dernière, Martin Dubeau a reçu le mandat de faire une étude des besoins en alphabétisation familiale en français aux Territoires du Nord-Ouest. « J’ai alors rencontré des gens des quatre communautés francophones ténoises et on a discuté de ce qu’était l’alphabétisation pour eux, de ce qui avait été fait, de ce qui se faisait présentement et de ce qu’ils aimeraient qu’il se fasse », explique-t-il.
À la suite de ce rapport, M. Dubeau a préparé un autre rapport, intitulé Établir un réseau efficace et durable de distribution de services en alphabétisation familiale en français dans les Territoires du Nord-Ouest. La prochaine année du coordonnateur sera donc consacrée à bâtir ce réseau. « Pour la première année, il s’agit vraiment d’établir des contacts entre les gens et de commencer à se parler. Si des besoins se font sentir immédiatement, c’est clair que je vais essayer de leur répondre ou de trouver des gens capables de le faire ».
À titre d’exemple, ce dernier souligne l’activité du Ciné-Club, qu’il avait créé l’année dernière. « D’une certaine façon, ça répondait à un besoin que j’avais vu. Les gens trouvaient que c’était difficile de se rencontrer dans une atmosphère détendue pour échanger en français. Nous avons donc fait une activité en français qui ne coûtait rien et qui permettait aux gens de partir de chez eux pour aller voir d’autres personnes qui parlent français ».
L’un des défis majeur, cependant, sera de trouver les gens qui ont un réel besoin d’alphabétisation. « Ce sont des gens difficiles à rejoindre puisque, à titre d’exemple, ils ne pourront pas lire cet article. Ça prend des activités de sensibilisation au cours desquelles tu parles aux gens et ils savent que ça existe », explique-t-il.
Mais l’alphabétisation familiale en tant que tel, selon Martin Dubeau, c’est davantage un outil pour tenter de freiner l’assimilation, qui se chiffre aux environs de 60 % aux TNO, selon les récentes données de Statistiques Canada. « Si tu perds ta langue, tu perds ta culture et ta couleur. Je suis donc là pour donner des outils aux parents pour qu’ils soient les premiers éducateurs de leurs enfants. Ensuite, il y a l’école et la communauté, mais ça touche vraiment les parents », explique-t-il.
Comme exemple de l’utilité de l’alphabétisation familiale, M. Dubeau mentionne la difficulté, pour certains parents, de lire des histoires en français à leur enfant. « En travaillant avec les parents, on s’aperçoit qu’ils pourraient avoir besoin d’un coup de main en lecture et en écriture et mon travail, c’est de trouver les outils pour les aider. J’ai vraiment hâte de commencer! », conclut celui qui peut être rejoint au 873-5962.