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le Vendredi 30 mars 2007 0:00 Éducation

L’École Boréale emmène ses élèves à la pêche et à la chasse. Des activités de plein air hors de l’ordinaire

L’École Boréale emmène ses élèves à la pêche et à la chasse. Des activités de plein air hors de l’ordinaire
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Dans le programme plein air de l’École Boréale et dans le cadre des rencontres avec les cultures autochtones, les élèves ont participé à des activités peu banales.

Du 19 au 22 mars, chaque élève est allé faire un tour sur le Grand lac des Esclaves avec sa classe. Initiés aux pratiques de la pèche commerciale par Shawn Buckley, les enfants passaient la journée sur la glace. Ils ont apprécié un voyage en Bombardier pour les acheminer au campement et aux trous où se trouvent les filets. Après avoir tiré les filets maillants hors de l’eau, ils pouvaient toucher au butin de la pêche. Exclamations, rires et dégoût se faisaient entendre alors que le pêcheur professionnel coupait les poissons en filets. Une séance d’anatomie ichthyenne et une dégustation de Sushi improvisée en ont satisfait plus d’un. De retour au campement, les enfants pouvaient ressentir le confort d’une cabane pour taquiner le poisson à leur aise. Ils ont dégusté des poissons frits et goûté au caviar de corégone. Dans la classe de 3e et 4e année, quelques élèves ont accordé vouloir faire un travail de ce genre plus tard, tout en étant conscient que Shawn faisait tout pour rendre leur expérience la moins exténuante possible.

Pour la fin de cette semaine active, sept élèves de l’école sont allés chasser le caribou avec Steve Beck, accompagnés de trois étudiants de l’école secondaire Diamond Jenness, de quatre enseignants et d’un aîné autochtone. Stéphane Millette professeur de la classe de 7e-8e-9e année, explique que la direction voulait mettre en place un projet éducatif dirigé vers des activités traditionnelles des Territoires. La chasse s’emblait appropriée pour s’approcher de la vie sauvage et d’en tirer des enseignements. « Une immense part du projet est à l’initiative de Steve, c’est lui qui nous a présenté l’idée et toute sa logistique, explique-t-il. Nous sommes partis à deux pour préparer le site du bivouac à 260 Km au nord de Yellowknife. Nous avons suivi la route de glace qui va aux mines Diavik. Les tentes en toiles installées, les sentiers tapés, le bois de chauffage bûché, nous sommes partis repérer et chasser les caribous. Les jeunes et le reste de l’équipe sont arrivés en milieu d’après-midi le vendredi. Ils ont appris à monter leur tente et à allumer un feu de camp. Au début ils avaient besoin de beaucoup d’indications, mais ils ont tous très bien participé au travail d’équipe. Après un bon repas préparé par Simon Lepage, nous avons dormi dans de gros sacs de couchage avec des tapis de sol en peau de caribou. Le lendemain c’était la chasse. »

De bonne heure le matin, l’équipe a quitté son campement à l’orée de la forêt, pour rejoindre le site de chasse à 50 km en direction nord, vers les steppes dénudées. Sur un lac, le groupe s’occupait à pêcher et à nettoyer les animaux que Steve traînait derrière son ski-doo lorsqu’il revenait de la chasse avec un groupe de trois élèves.

Chantay Boulanger-Rowe une élève de 9e année raconte : « c’était très intéressant de comprendre comment cerner les animaux. On se sentait comme des loups dans les collines de la steppe. Steve ne manquait jamais son coup. C’était un peu dégoûtant en revanche de préparer les quartiers de viandes ».

Pour Mark Montinola en 7e année, c’est une expérience d’équipe très forte. « C’était la première fois que je partais avec un groupe dans la nature. J’ai beaucoup apprécié la chasse, mais aussi la mise en place des tentes. C’était beau de voir les hardes d’animaux dans la nature. Je ne pourrais pas le faire tout seul, mais j’ai réussi à dépecer les pattes d’un caribou, et j’ai aimé la viande. »

Stéphane commente l’expérience comme une bonne mise en situation pour comprendre le cycle de la vie. Les jeunes ont pu voir que les mâles adultes ne faisait pas partie du troupeau à ce moment-ci de l’année, et que le peu que nous laissions sur le terrain de chasse allait servir aux autres carnivores. « C’est un programme que nous voulons réitérer, d’ailleurs les 6e année nous demandent déjà si ils pourront participer l’an prochain ! »