Comme le prévoyait son budget 2007, le gouvernement des Territoires, a assuré, par l’entremise du ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, une augmentation de ses investissements vers les programmes de développement de la petite enfance.
Depuis le 1er avril 2007, la contribution pour démarrer et opérer des garderies et des services de garde en milieu familial a augmenté de 30 %. De plus, 125 000 $ seront disponibles pour aider les garderies licenciées à payer les frais de loyers et d’hypothèques. Toutes les institutions au territoire sont admissibles, car il n’y a pas de garderies commerciales aux TNO. Ces effets seront rétroactifs au mois d’avril, lorsque que les détails seront réglés auprès de chaque bénéficiaire.
Le 16 mai dernier, dans un discours devant l’assemblée, le ministre Dent clamait : « un meilleur départ dans l’apprentissage entraîne une plus ample réussite dans la vie. »
À la garderie Plein Soleil, Annie Lapierre accueille la nouvelle avec surprise et enthousiasme. « Nous recevons un per diem du gouvernement par enfant présent. Nous tenons donc un registre de présence que les parents doivent signer quotidiennement. Chaque fois qu’un enfant est absent, la subvention qui lui est attribuée n’est pas versée. Nous devons néanmoins assurer le salaire des deux éducatrices qui travaillent de toute façon. »
Ce per diem aux TNO est alloué en fonction du coût de la vie et varie selon la communauté. La directrice pédagogique estime que le support financier actuel est somme toute minime; que de mémoire, la garderie francophone ne recevrait du gouvernement que 9 000 $ par trimestre. Pour 30 enfants âgés entre 1 et 5 ans, un calcul sommaire affiche une aide aux alentours de 4,5 $ par enfant par jour. « C’est bien si ce montant est augmenté. Mais le véritable besoin que nous éprouvons reste au niveau du salaire de nos éducatrices. En ce moment, nos six éducatrices gagnent 16 $ l’heure. La plupart du temps, nous les embauchons du Québec et du Nouveau-Brunswick, car c’est majoritairement de là que les diplômés francophones en enseignement de la petite enfance sont disponibles. On leur demande de déménager et de venir s’installer dans une ville où le loyer coupe 50 % de leur revenu. Alors c’est sûr que si on peut aller chercher de l’argent, peu importe où, on va l’utiliser pour augmenter les salaires de nos éducatrices. Mais au niveau anglophone à Yellowknife, c’est pire encore, elles reçoivent en moyenne de 13 $ à 14 $ l’heure. J’ai accepté de travailler à moindre salaire afin de continuer de payer nos éducatrices éduquées et spécialisées 16 $ l’heure. »
Lors de sa déclaration, Dent réaffirme le partenariat du GTNO avec le Collège Aurora pour délivrer des certificats en enseignement de la petite enfance. Il remarque aussi que le collège veut développer un programme pour les enseignements en langues autochtones. Pourtant, du côté francophone, rien ne laisse traduire une aide à la formation. « Je souhaiterais profiter de subventions pour former nos prochaines éducatrices, déclare Lapierre. Mais quand j’ai approché le gouvernement ça été un non! Il faudrait que j’aille chercher des commanditaires pour m’aider à former le reste de mon personnel. Car en ce moment, quatre de mes éducatrices sur six sont titulaires d’un diplôme. Maintenant, ça commence à presser car avec l’agrandissement en 2008, la garderie va accueillir 20 nouveaux enfants et avec eux quatre nouvelles éducatrices. »