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le Vendredi 31 août 2007 0:00 Éducation

Commission scolaire francophone: Nouveau d.g., même défi

Commission scolaire francophone: Nouveau d.g., même défi
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En poste depuis le 30 juillet dernier, le nouveau directeur général de la Commission scolaire francophone (CSF), Paul Thériault, n’a pas mis de temps à se mettre à la page des principaux dossiers de l’éducation francophone dans les TNO.

De l’agrandissement de l’école Allain St-Cyr aux demandes d’inscriptions sans cesse grandissantes à l’École Boréale sans oublier la situation des parents ayant droit, M. Thériault a très bien fait ses devoirs… pour rester dans le jargon scolaire.

Son prédécesseur Gérard Lavigne n’est officiellement plus le directeur général de la CSF depuis le 27 août, mais reste dans les parages pour encore une semaine afin de finaliser la période de transition. Il quitte son poste après cinq ans pour vivre une retraite bien méritée.

Ayant évolué de nombreuses années en tant que directeur d’école et enseignant dans un contexte francophone de minorité, notamment en Saskatchewan et au Manitoba, Paul Thériault se dit déjà bien au fait des différents enjeux qui y sont associés. Le défi des TNO n’est donc, en soi, pas une grande nouveauté pour lui.

Celui qui a été directeur dans une école secondaire de Cambridge Bay, au Nunavut, lors de la dernière année cite par exemple le défi continuel d’attirer en grand nombre les jeunes qui sont éligibles à l’école francophone. « Si nous avions tous les ayants droits de Yellowknife, il y aurait 250 élèves au total à l’école Allain St-Cyr », explique le nouveau directeur général, tout en indiquant que le nombre total d’inscriptions à cette école se situe à 115 pour l’année 2007-2008.

La proportion d’ayants droit fréquentant la seule école francophone de Yellowknife est donc sous les 50 %, ce qui est bien en deçà de l’objectif de 80 % de la CSF. « Il faut s’assurer d’avoir une politique pour aller chercher ces jeunes. Il faut faire une campagne de publicité pour montrer que c’est la même qualité que dans les écoles anglophones », a déclaré le nouveau Ténois.

M. Thériault est persuadé qu’il est préférable d’envoyer son enfant à l’école francophone afin qu’il puisse « vivre la langue et la culture » et développer un sentiment d’appartenance Il donne l’exemple de sa propre famille.

« Sur une base personnelle, j’ai quatre enfants. Ils sont tous allés à l’école française sauf ma dernière qui a fait un programme d’immersion. J’ai pu remarquer que son sens d’appartenance à la culture ne se compare pas à ce qu’on retrouve chez les trois autres », a expliqué le père de famille.

Il ajoute que l’éducation en milieu francophone ne constitue pas pour autant un handicap à l’apprentissage de l’anglais qui se fait de façon naturelle dans les communautés majoritairement anglophones.

Une école francophone à Fort Smith et Inuvik?

Faisant un parallèle avec la Saskatchewan où il a vécu pendant 15 ans, M. Thériault a confié que la possibilité d’implanter de nouvelles écoles francophones aux TNO est envisageable. « En Saskatchewan, il y a beaucoup de petites écoles en milieu rural, des écoles de 10-15 élèves. Dans l’avenir, on peut regarder ça dans des communautés comme Inuvik et Fort Smith qui ont des populations francophones assez importantes. Si on regarde le modèle fransaskois, il utilise beaucoup de technologie pour offrir des cours à distance », a-t-il illustré.

Le nouveau directeur prévient cependant que ce besoin devra venir de la communauté. « Le défi appartient aux parents francophones. S’ils arrivent à ce point, nous serons là pour les aider », a-t-il signalé.

Paul Thériault a admis être très excité par sa venue dans les TNO en compagnie de son épouse Linda pour un premier mandat de trois ans. Il trouve « attrayant » d’avoir l’opportunité d’arriver à la direction de la CSF dans un contexte favorable avec l’agrandissement de l’école Allain St-Cyr et de nouveaux programmes offerts dans les deux écoles francophones.

Il est aussi heureux de constater la très grande prospérité de l’École Boréale avec l’arrivée de l’enseignement secondaire en 2007-2008 et un niveau d’inscription qui dépasse la capacité de l’école. Il fait également état de la création d’un nouveau poste à la CSF avec l’embauche de Monique Rousseau comme conseillère pédagogique et qui donnera un coup de main aux enseignants sur le plan des techniques d’apprentissage.

« Nous sommes très très bien munis en ce moment. C’est pas une question de manque de ressources, c’est une question que la population utilise les ressources que nous avons en main », a conclu M. Thériault.

Un bilan satisfaisant

Gérard Lavigne s’est dit très satisfait de son bilan de cinq ans à la direction de la CSF. Celui qui retournera sous peu dans sa province d’origine de l’Alberta croit que la situation de l’enseignement francophone aux TNO est « plus solide » aujourd’hui qu’il y a cinq ans.

Parmi les réalisations depuis son arrivée en 2002, on note la construction de l’École Boréale à Hay River, l’agrandissement de la phase I de l’école Allain St-Cyr ou l’accroissement du nombre d’élèves dans les deux écoles francophones. Il a également mentionné l’entente faite avec le Multiplex de Yellowknife pour s’assurer que les élèves francophones ont accès à un gymnase.

« Je quitte avec de très bons souvenirs et je suis satisfait du travail accompli en collaboration avec la communauté », a-t-il révélé.

« Nous avons réussi à recruter et retenir du personnel très engagé dans les deux écoles et c’est une partie importante de la croissance chez les élèves », a aussi souligné M. Lavigne.

Une de ses seules déceptions a trait à certains manques dans le projet initial d’agrandissement de l’école Allain St‑Cyr. « J’aurais vraiment souhaité qu’on ait un agrandissement plus substantiel avec des classes supplémentaires et un gymnase », a-t-il exprimé. Le directeur sortant espère que les pourparlers avec les deux paliers de gouvernement pourront donner des résultats dans ce dossier.

Même s’il quitte le territoire, M. Lavigne promet de garder un œil sur ce qui se passe ici. Il a aussi dit qu’il souhaitait demeurer actif dans les dossiers touchant l’éducation francophone.