Si la rentrée 2007 de l’École Boréale (ÉB) s’est passée sous les signes de la continuité et de la croissance, elle demeure aussi synonyme d’espace restreint. Le temps des classes aérées et de l’atrium dégagé est révolu. Le salon du personnel est utilisé les matinées pour les cours de francisation, 28 élèves remplissent la classe de 3e et 4e année, les niveaux 9 et 10 ont pris la place des poissons dans l’ancien espace vert de l’école. Pour la commission scolaire ainsi que la direction de l’établissement, il faut agir rapidement : l’École Boréale à besoin d’espace!
La récente réunion publique du 17 septembre, de la commission scolaire francophone (CSF) s’est voulue un prolongement de celle du mois précédent. Toutefois, une décision est venue marquer cette première rencontre de l’année scolaire. Les commissaires de Hay River de concert avec la direction de l’ÉB et le directeur de la CSF ont proposé d’envoyer une lettre officielle au ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation demandant l’installation de deux structures portatives pour des classes rattachées au bâtiment principal de l’école francophone. Durant la soirée, cette résolution a été adoptée par l’ensemble du conseil d’administration.
Pour Paul Thériault, cette option représente une solution intérimaire au problème criant d’espace de l’ÉB. « C’est strictement temporaire! Cette demande au ministre est bien réfléchie. Nous ne voulons pas de bâtiments portatifs pour répondre à notre besoin d’agrandissement. Les classes portables ne comprennent ni eau, ni égout. Elles ne peuvent pas être prises en compte dans l’évaluation de notre plan éducatif programmé pour l’automne, et ainsi retarder l’agrandissement prévu de l’école. Nous espérons que les portatives soient en place pour la rentrée de janvier. » Le directeur général (DG), indique aussi que ce genre de situation ne requiert aucune approbation du cabinet territorial, et que le processus d’élection en cours ne devrait pas entraîner de retard au niveau de cette décision. « Ce besoin peut être facilement répondu grâce aux enveloppes du ministère prévues pour ces situations. D’autant plus que ce n’est pas une dépense extraordinaire (200 000 $ pour chaque structure) et que ces classes seront réutilisables par la suite » conclu-t-il.
C’est pourtant un autre son de cloche qui résonne dans les déclarations du ministre de l’Éducation, Charles Dent, en poste jusqu’à la future élection du cabinet en novembre prochain. « Je doute que cela soit possible cette année! Déclare-t-il en entrevue. C’est le prochain gouvernement qui décidera comment il va accommoder la croissance de cette école. À ce que je sache l’école accueille 98 élèves cet automne et elle sa capacité maximale est de 110. Il est vrai que c’est le moment de se pencher sur cette question. Mais nous ne possédons pas d’argent à dépenser subitement comme ça. le ministère à un budget et nous fonctionnons encore sur les prévisions 2007. Je ne vois pas comment une telle dépense pourrait avoir l’aval du gouvernement rapidement et surtout avant le nouveau budget territorial de mars 2008. J’espère que l’éducation sera encore une priorité au sein du nouveau gouvernement de consensus, mais rien n’est certain et je pense qu’au mieux ce projet de classes portatives pourrait être en place à la rentrée 2008 », soutient-il.
Le secondaire en second ?
Si les classes portatives peuvent devenir une réalité dès la rentrée du congé de Noël, l’organisation autour de ce nouvel espace n’est pas claire encore. La directrice, Sophie Call, indique que deux classes pourraient investir les salles portatives pour accommoder l’ensemble de l’école et particulièrement son personnel et ses élèves du secondaire. Sophie Call pense que c’est regrettable que l’école n’ait pu accueillir les 9e et 10e année avec l’aménagement prévu. « Ce n’est pas une salle de classe, c’était un endroit commun et malheureusement à la rentrée, l’espace ne contenait pas toutes les fournitures commandées. » La deuxième semaine de septembre, les cloisons mobiles et le laboratoire de l’enseignant sont arrivés, permettant de créer une ambiance de travail un plus adaptée à cette première classe de secondaire.
« Nous parlons de rétention avec nos plus vieux, poursuit la directrice. Nous comprenons que pendant leur pleine phase de développement social, c’est un sacrifice que de rester à l’école avec les plus petits. Ils restent pour l’éducation. C’est donc à nous de leur permettre certaines choses pour qu’ils vivent leur différence. Mais ces jeunes ont toujours été nos pionniers, cette année encore nous relevons les défis ensemble. Leur enseignant, Stéphane Millette est content de pouvoir les connaître personnellement et de les mener à leur meilleur, individuellement ».
Les élèves de cette double classe sont Chantay Boulanger-Rowe (10e), Sydney Danielsen (9e), Ilona Gaypay (10e) et Adam Lakusta (9e).