À moins qu’une subvention miracle ne se pointe à l’horizon, l’agrandissement de la Garderie Plein Soleil tel qu’envisagé par la direction n’aura finalement pas lieu en septembre 2008.
C’est le constat qu’a fait dernièrement le Conseil d’administration (CA) de la garderie ainsi que sa directrice générale suite à la planification des budgets prévisionnels pour l’année financière 2008-09.
« S’il n’y a pas de développement ou d’accord de financement supplémentaire prévu avec un bailleur de fonds, ou peu importe, il n’y aura pas d’avancement qui va se faire et la garderie n’agrandira pas », a déclaré Annie Lapierre, directrice générale de la Garderie Plein Soleil.
Selon les prévisions de l’organisme, la garderie, qui compte 30 enfants actuellement, se retrouverait avec un déficit de près de 94 000$ dès la première année suite à un agrandissement qui permettrait une capacité de 50 enfants. Même si la direction procède graduellement, soit en augmentant à 40 enfants par exemple, le déficit serait encore plus énorme et oscillerait les 110 000$.
« Pour combler ce déficit-là, il faudrait augmenter la contribution des parents de 200$ par mois. C’est impossible. On ne peut pas faire ça », a continué Mme Lapierre.
Cette dernière précise même que ces chiffres tiennent compte d’un scénario favorable qui prévoirait une augmentation des contributions de Patrimoine Canadien, ce qui est pourtant loin d’être garanti. « Je vais envoyer ma demande, je vais la soumettre, mais il y a de grosses chances que je ne sois même pas augmenté. Donc, le 75 000$ que j’ai mis [dans le budget prévisionnel], c’est même pas réaliste. Ça se peut que ça soit moins que ça », souligne la directrice, qui admet donc que les déficits anticipés pourraient être encore plus grands. À l’heure actuelle, le fonds de Patrimoine canadien contribue pour 39 000$ à la garderie.
Cette potentielle situation de déficit s’explique par une très grande augmentation des dépenses pour les salaires du personnel supplémentaire qu’engendrerait la présence d’un plus grand nombre d’enfants. Selon les normes du gouvernement, une garderie de 50 enfants doit compter sur neuf éducateurs à temps plein, trois à temps partiel (pour les 30 jeunes qui utiliseraient le service d’après école), en plus du directeur et de son directeur adjoint. En ce moment, la Garderie Plein soleil compte sur sept employés dans son modèle actuel.
Même si la Commission scolaire francophone (CSF) vient de garantir cette semaine par écrit l’octroi de tout le sous-sol de l’école Allain St-Cyr pour les opérations de la garderie suite à l’agrandissement, Annie Lapierre affirme que cette offre de la CSF ne sera pas suffisante.
« On est pas mal dans le pétrin et c’est pour ça que le CA a dit: Si ça ne fonctionne pas, si on n’a pas d’accord avec qui que ce soit, on n’avance pas dans le projet. C’est trop risqué pour la garderie et on va finir par fermer », a-t-elle prévenu. Pour l’instant, la Garderie Plein Soleil est à analyser des sources de revenus nouvelles. Présente au Conseil territorial des présidences et des permanences (CTPP) du 13 octobre où la situation précaire de la garderie a été exposée, la représentante des TNO de la Commission nationale des parents francophones (CNPF), Sylvie Savoie, a offert son aide.
La CNPF s’implique beaucoup dans les dossiers touchant la petite enfance et Mme Savoie profitera de la prochaine rencontre de l’organisme à la fin octobre pour s’informer sur les possibilités de financement qui s’offre à la garderie. La Fédération franco-ténoise a pour sa part offert son support à la garderie lors du CTPP et que des pressions seront faites auprès des gouvernements.
Si la direction de la garderie ne trouve pas de solution à son problème de financement d’ici la fin novembre, le projet d’agrandissement sera mis de côté pour au moins une autre année.