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le Vendredi 26 octobre 2007 0:00 Éducation

Le Formacentre ouvrira ses portes en janvier 2008 Vers le premier collège franco-ténois

Le Formacentre ouvrira ses portes en janvier 2008 Vers le premier collège franco-ténois
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Un centre de services pour la formation et l’éducation postsecondaire en français pourrait être ouvert à Yellowknife, et ce, dès janvier 2008.

L’annonce en a été faite à la clôture du Colloque sur l’éducation postsecondaire en français, organisé par la Fédération Franco-Ténois (FFT), les 19 et 20 octobre derniers.

Baptisé Formacentre, le projet est inspiré du « Sofa » au Yukon. Plutôt que de donner des cours postsecondaires en tant que tels, le centre offrira des services d’orientation pour diriger les étudiants vers de la formation à distance. Des ententes sont établies avec des établissements du Sud : Éducacentre en Colombie-Brittanique, le Collège Mérici à Québec, la Télévision universitaire du Québec et le Collège Mathieu de Saskatchewan. Le centre pourra, en outre, surveiller les examens offerts par les institutions partenaires.

Le Formacentre offrira aussi des formations non créditées, notamment en Alphabétisation familiale et en Français à l’usage des parents et des cours d’anglais langue seconde. Le directeur générale de la FFT, Léo-Paul Provencher, envisage aussi l’offre de cours de français langue seconde, mais préfère ne pas s’engager à ce moment-ci.

L’aide à l’employabilité, présentement du ressort du Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO), serait également partiellement prise en charge par la nouvelle structure. La directrice générale du CDÉTNO, Sylvie Francoeur, explique que la partie « formation » de leurs services d’employabilité serait éventuellement déléguée au Formacentre, alors que la partie « aide à la recherche d’emploi » demeurerait du ressort du CDÉTNO.

« On est en discussions pour voir quelle forme de partenariat il y aura », commente Mme Francoeur.

Financement

La FFT compte d’embaucher « une direction générale » pour le Formacentre d’ici au Nouvel An, a annoncé Léo-Paul Provencher à une foule conquise d’avance par le projet. Selon le directeur général, le ministère de l’Éducation de la Culture et de la Formation serait sur le point de sécuriser un financement de près de 300 000 $ pour le projet. Sans rien confirmer, Provencher indique tout de même que « les informations que nous avons nous rendent optimistes; assez optimistes en tout cas pour embaucher une direction ».

Au moment de mettre sous presse, le nouveau ministre de l’Éducation, Jackson Lafferty, n’avait pas pu confirmer cette information. Tout juste nommé à l’Éducation, M. Lafferty se familiarisait avec les dossiers cette semaine et se trouvait dans l’incapacité de répondre aux questions des journalistes.

Le sous-ministre de l’Éducation, Dan Daniels, a lui confirmé qu’une demande de financement a bel et bien été acheminée par son ministère à Patrimoine canadien. M. Daniels évoque plutôt un montant de 200 000 $.

Même si la demande doit être approuvée par Ottawa, le sous-ministre est, comme le directeur général de la FFT, très optimiste. « Nous sommes très confiants », dit-il.

Autonomie

À moyen terme, l’intention de la FFT est de faire du Formacentre une entité autonome. Mais, précise Léo-Paul Provencher, il n’est pas question de pousser l’oisillon hors du nid avant qu’il ait appris à voler.

« Nous allons être très précautionneux, dit-il. [Il n’y aura pas d’autonomie tant que] le financement ne sera pas assuré pour une période d’au moins six mois, que nous n’aurons pas l’assurance de la qualité de la gestion et que nous n’aurons pas quelque chose de bien balisé ». « Pour l’instant, précise-t-il, c’est entièrement sous la direction de la FFT ».

Encouragements

Conférencière invitée au Coloque sur l’éducation postsecondaire, la professeure en andragogie Estelle Chamberland, de l’Université de Montréal, s’est dite tellement encouragée par le projet Formacentre, qu’elle a choisi de remettre son cachet aux organisateurs, afin qu’il serve à la création d’une bourse pour l’éducation en français aux TNO.

Une autre conférencière, la sénatrice libérale albertaine Claudette Tardif, qui a ouvert le Colloque, a loué les efforts des Franco-Ténois. La perspective de pouvoir poursuivre des études postsecondaires en français aux TNO réduira le taux d’assimilation et incitera les jeunes à rester dans la communauté, prédit-elle. De plus, les institutions d’éducation peuvent jouer un rôle social en se faisant le porte-parole visible et légitime de la communauté, a indiqué Mme Tardif, qui s’est fait connaître tout au long de sa carrière pour son engagement envers l’éducation postsecondaire en français.

« Les conditions en milieu minoritaire ont été très défavorables au développement de nos institutions. C’est étonnant, dans ces conditions, que nos institutions aient perduré et se soient même étendues. C’est uniquement grâce à l’acharnement et à la détermination des francophones que cela est possible », a lancé celle dont l’allocution a particulièrement touché l’assistance.

Aminata Maiga fait partie de ses personnes qui ont été inspirées par le discours de la sénatrice. « Pour les communautés minoritaires, l’éducation est comme un levier qui permet d’accéder à une meilleure situation socio-économique et de prendre sa place, commente-t-elle. C’est légitime ».