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le Vendredi 2 novembre 2007 0:00 Éducation

« Minorité ne veut pas dire infériorité » Ateliers sur la construction identitaire

« Minorité ne veut pas dire infériorité » Ateliers sur la construction identitaire
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L’experte en construction identitaire Lise Paiement a profité de sa troisième visite aux TNO pour conseiller les enseignants, les éducateurs à la petite enfance et les parents francophones sur les bons comportements à adopter avec les enfants dans un contexte linguistique de minorité.

Son message se résume à ceci: un jeune ne doit éprouver aucune honte à vivre en français. Au contraire, il doit être fier de son héritage francophone.

« Le mot minorité ne veut pas dire infériorité. […] Une minorité de gens gagne des médailles aux Olympiques. On les appelle des champions. Et nous autres, les francophones à Yellowknife, on est en train de se bâtir des écoles. Donc qu’on arrête de se voir comme des gens inférieurs et qu’on se voit comme des champions. Ça c’est un exemple de dialogue qu’un prof peut avoir avec ses élèves », a expliqué Lise Paiement.

La Franco-Ontarienne a ainsi profité de son atelier avec tous les membres du personnel de la Commission scolaire francophone pour suggérer des types d’approche à avoir avec les élèves. Il était une quarantaine d’enseignants et directeurs des deux écoles francophones des TNO à recevoir les conseils de la pédagogue le 26 octobre dernier à Yellowknife.

Le lendemain, bien que moins nombreux, les parents ainsi que les éducatrices de la Garderie Plein Soleil ont pu découvrir l’enthousiasme et la fierté d’être francophone de Lise Paiement lors de deux autres ateliers. C’est l’Association des parents ayant droit de Yellowknife (APADY) qui avait pris l’initiative d’inviter la conférencière native de Sturgeon Falls, non loin de Sudbury.

Mme Paiement a beaucoup insisté sur la valorisation de la langue française auprès des enfants, surtout si l’enfant ou la famille a fait le choix de l’école française. « Il y a quand même une intention derrière ça qui est, non seulement d’enseigner la langue, mais aussi de créer un espace francophone où l’élève commence à s’assumer comme francophone parce qu’il vit dans un milieu qui est anglo-dominant », a-t-elle affirmé.

Lors de sa rencontre avec les enseignants, la pédagogue dit avoir beaucoup insisté sur la façon d’aborder cette question avec les enfants. « Parle des vraies affaires. Parle de toi et parle pourquoi [être francophone] est important pour toi et demande-leur si un jour ça va être important pour eux », a-t-elle suggéré aux enseignants, en leur rappelant qu’ils sont des modèles pour les jeunes.

« Ce qu’on essaie de faire, c’est prendre les raisons du cœur et mettre des mots dessus pour que je puisse l’expliquer avec ma tête », a poursuivi Mme Paiement, qui demeure convaincue que d’être francophone en milieu minoritaire et de le rester est un choix avant tout idéologique et non logique ou pratique.

Lise Paiement confie que ses représentations, au-delà de suggérer des approches et des activités à faire avec les élèves, constitue aussi un élément motivationnel pour le corps enseignant.

Le moniteur de français à l’École Boréale, Maxime Deschênes, a beaucoup apprécié l’atelier de Lise Paiement. « J’ai trouvé ça très instructif. Ça nous a beaucoup éclairés sur la francophonie dans un contexte de minorité. Ce fut enrichissant autant sur le côté méthode de travail que le côté humain », a-t-il souligné.

Isabelle Cormier-Richard, enseignant de 2e et 3e année à l’école Allain St-Cyr, a pour sa part insisté sur la grande énergie que dégage Lise Paiement. « Elle croit beaucoup en ce qu’elle fait et en ce qu’elle enseigne par rapport à la culture identitaire. Elle donne aussi beaucoup de ressources que tu peux facilement appliqué en classe », a-t-elle résumé.