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le Vendredi 16 novembre 2007 0:00 Éducation

« Nous continuons les consultations » Entrevue avec Jackson Lafferty

« Nous continuons les consultations » Entrevue avec Jackson Lafferty
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Le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Jackson Lafferty, n’a pas voulu dire clairement s’il était en faveur ou non de la phase II de l’agrandissement de l’École Allain St-Cyr lors d’une entrevue accordée avec L’Aquilon cette semaine.

En bon politicien, celui qui a hérité du portefeuille de l’Éducation le 19 octobre dernier s’est contenté de propos très généraux. Il n’a pas remis le projet en cause, mais il n’a pas dit non plus qu’il espérait que le projet soit mené à terme.

M. Lafferty a plutôt insisté sur l’importance de poursuivre le travail de consultation avec les autres parties impliquées. « Nous avons des discussions actuellement avec la communauté francophone et Patrimoine canadien pour déterminer les possibilités de partenariat », a-t-il commenté.

« Tout ce que je peux dire pour l’instant, c’est que nous continuons les consultations avec la communauté. C’est encore un travail de progression pour la phase II », a-t-il poursuivi. Montrant déjà une certaine connaissance de ses dossiers, le ministre a souligné l’importance d’en arriver à une stratégie commune avec le milieu francophone, surtout avec la possibilité d’intégrer le concept de centre scolaire communautaire dans le projet qui prévoirait l’aménagement d’espaces supplémentaires pour offrir des services à la communauté.

Jackson Lafferty est revenu à plusieurs reprises également sur l’importance d’une entente avec le fédéral. « Nous devons partager avec Patrimoine Canadien pour voir quelle sorte d’option de partenariat sera proposée au gouvernement des TNO et nous agirons en conséquence », a-t-il soulevé.

Invité à commenter le dossier de l’agrandissement de l’École Boréale, M. Lafferty a mis carte sur table et prévenu que le dossier de l’École Allain St-Cyr devra être réglé auparavant. « Nous sommes heureux de voir la présence d’une école francophone à Hay River et son grand apport à la diversité culturelle de la communauté, mais, en même temps, une fois que les négociations avec Patrimoine canadien seront conclues, nous espérons entrer dans une négociation pour l’agrandissement de l’École Boréale », a-t-il déclaré.

Le nouveau ministre a aussi affirmé qu’il se ferait un devoir de rencontrer tous les représentants des commissions scolaires aux TNO, incluant la Commission scolaire francophone, au début de la prochaine année.

Par ailleurs, M. Lafferty n’a pas répondu directement s’il comptait garder les mêmes orientations et priorités en éducation que son prédécesseur Charles Dent. Toutefois, à la lueur de différents propos qu’il a tenus lors de la conversation, il ne faudra pas s’attendre à un changement de cap de sa part.

« Aller de l’avant »

En tant que ministre responsable des langues officielles, Jackson Lafferty a été invité à se prononcer sur le processus judiciaire qui oppose le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO) et la Fédération franco-ténoise (FFT). Rappelons que la juge Marie Moreau a reconnu le gouvernement territorial coupable d’infractions à sa propre Loi sur les langues officielles en 2006, verdict que le GTNO a porté en appel par la suite.

Le ministre n’a pas commenté ce dossier, mais s’est contenté de dire que le GTNO continue ses efforts dans ce domaine. « Nous voulons aller de l’avant pour des initiatives afin d’améliorer les services en français dans les communautés et les écoles. […] Il y a un appel en Cour, mais en même temps, nous devons aller de l’avant », a-t-il répété à maintes reprises.

M. Lafferty a donné l’exemple d’un projet pilote qui est à l’essai actuellement pour offrir une ligne téléphonique sans frais et un site Internet pour aider les francophones à être bien orientés à l’intérieur des services du gouvernement. Le nouveau ministre a d’ailleurs conclu que le dossier des langues officielles constituera sa plus grande priorité, ainsi que celle du GTNO, au cours de cette 16e Législature. « Il faut mettre l’accent sur les langues officielles. C’est essentiel pour une culture nordique forte et vibrante aux TNO. […] Il faut préserver la langue, autant le français que les langues autochtones », a-t-il révélé.