Depuis quelques semaines, l’entrée à l’École Boréale (ÉB) est agencée d’une nouvelle façon. Fini l’atrium accessible à tous à toute heure, désormais cet espace entre les classes, le cœur du bâtiment prend sa véritable vocation : un lieu d’enseignement en français.
Le message adressé aux parents lors d’une réunion au mois de novembre ne pouvait être plus clair : il faut sécuriser l’environnement francophone au sein de l’école, pour que les élèves apprennent, conversent, rient enfin vivent en français tout au long de leur journée. Ce nouvel objectif est le fruit d’une concertation de l’équipe-école. En effet, les employés de l’ÉB se sont réunis pendant une journée pour adresser le problème de l’usage de l’anglais à l’extérieur des salles de classe, et la réalité du manque de place à l’école est venue conforter la solution que l’atrium soit utilisé comme une salle où règne l’éducation en français.
Les parents sont invités à rester à l’accueil et de ne plus s’immiscer dans les salles de classe. Pour les plus petits, un système de pairs fonctionne avec les élèves de 3e et 4e : à l’arrivée des plus jeunes, ces élèves les conduisent à leur classe et les aident à accrocher leurs affaires. Une ambiance francophone est étalée pendant les heures de repas dans l’atrium à coup de musique ou de petits films francophones. Un système de récompense a été agencé pour ajourner à la même page l’effort des classes à parler français. Des crochets peuvent se transformer en croix si un mot anglais se glisse dans une conversation, d’autre part la classe peut regagner ses crochets s’ils dénoncent un anglicisme venu d’un professeur. Au total, il y a soit des récompenses, soit des conséquences sur certains privilèges. C’est ainsi, l’effort de groupe qui est ciblé et le résultat, qu’il soit bon ou mauvais, n’est pas dirigé vers un seul élément.
Une coopération extraordinaire
Trois semaines après que cette volonté de respecter l’environnement francophone des élèves ait été adressée, les résultats sont déjà présents. Si les conversations professeurs-élèves se sont toujours déroulées en français, maintenant les jeunes entre eux interagissent de plus en plus en français. La directrice de l’établissement, Sophie Call, commente l’évolution. « Les élèves se sentent soutenus, ils comprennent l’implication de leurs parents et de leurs profs. Ils savent que nous faisons beaucoup d’efforts pour leur procurer le meilleur et ils ont du respect pour cela. Nous sommes toujours une grande famille. C’est la force de notre école et c’est tellement plus simple de pouvoir compter sur les autres. C’est incroyable la coopération, la volonté des parents pour contribuer aux bons fonctionnements de l’école. Lorsque j’ai dû leur présenter l’idée à la réunion, c’était une des rares fois où j’étais nerveuse, car je ne n’étais plus sûr pourquoi ces gens envoyaient leurs enfants dans cette école. Ils ont confirmé mes pensées quand ils ont reconnu le français comme étant leur priorité. Je félicite les parents, et je suis heureuse qu’ils aient répondu positivement à la transparence de nos démarches. »
Plusieurs éléments seront mis en place dès janvier pour aider les parents à interagir eux aussi en français à l’école. Un lexique bilingue des mots de tous les jours et du vocabulaire retrouvé dans les mémos mensuels sera distribué. Une classe se chargera de présenter dans l’entrée des phrases utiles en français que tout le monde pourrait utiliser à la moindre occasion. La mise en place de cours de français dirigés vers l’aide aux devoirs et des regroupements informels de parents sont aussi des venues explorées.