le Vendredi 28 novembre 2025
le Vendredi 14 mars 2008 0:00 Éducation

Un projet stratégique pour l’AFCHR Garderie francophone à Hay River

Un projet stratégique pour l’AFCHR Garderie francophone à Hay River
00:00 00:00

Par une lettre reçue, le 29 février dernier, Patrimoine canadien a annoncé à l’Association franco-culturelle de Hay River (AFCHR) que sa demande de fonds additionnels qu’elle avait sollicités pour une étude sur la mise en place d’une garderie francophone a été accordée. Le financement assuré permettra à l’Association d’embaucher un consultant pour évaluer les besoins de la communauté et d’identifier les étapes à mettre en place pour que les bambins francophones puissent êtres stimulés dans leur langue.

Le président de l’AFCHR rapporte qu’il est très content de cette subvention. « Nous allons vraiment savoir si c’est un projet viable ou non », dit Christian Girard. Ce n’est effectivement pas la première fois que le projet est exploré. En 2005, les parents francophones de Hay River avaient d’ores et déjà démontré de l’intérêt pour la mise en place d’une garderie, lors de consultations pour le Plan d’action sur le développement de la petite enfance en français aux TNO, commandé par la Fédération franco-ténoise (FFT). En 2006, une autre étude dont le mandat était d’explorer le potentiel d’une garderie de langue française avait été déposée au conseil d’administration (CA) de l’AFCHR. Christian Girard explique que cette fois-ci, le projet est scindé en deux phases. « C’est une priorité pour notre communauté. […] Nous allons engager rapidement un consultant qui questionnera la collectivité afin de déterminer quelle est sa vision face à une garderie. Ensuite, que l’intérêt soit positif ou non, le consultant établira une véritable feuille de route pour la mise en place de cette garderie ». La deuxième phase comprendra des informations pertinentes entre autres sur le nombre de places disponibles durant les premiers temps. Ce plan mettra aussi en valeur les différentes possibilités de fonctionnement, notamment le partage des ressources avec une garderie anglophone pour une garderie à deux voies.

Le support de la FFT

Ce projet qui stimulerait assurément la vie communautaire francophone de la seconde ville des Territoires est une bonne nouvelle pour la FFT. « C’est carrément notre rôle d’aider l’AFCHR à gérer cette situation », déclare Léo-Paul Provencher le directeur général de la FFT. Selon lui, l’importance d’une garderie francophone sur la petite enfance d’une communauté minoritaire a été très largement démontrée par plusieurs recherches. « Les premières années de développement sont cruciales pour le développement de jeunes actifs et fiers dans leurs langues. Le milieu familial ne donne pas toujours une pratique régulière des deux langues. Une garderie francophone peut orienter les enfants vers notre culture qui est un peu moins présente. De plus, c’est un bassin de futurs élèves tout indiqué pour l’école francophone et l’enseignement en 1re année en sera différent, alors que celui-ci sera dédié à autre chose qu’à apprendre la langue française », analyse-t-il.

La FFT a d’abord collaboré avec l’Association pour préparer la demande de subvention en septembre dernier. Son CA avait priorisé cette étude au moment où il était venu de faire une demande pour des fonds additionnels octroyés par le gouvernement. « Les associations n’emploient pas une centaine d’employés et il est difficile de trouver de la main‑d’œuvre qualifiée lorsque l’on doit agir rapidement », indique M. Provencher. Cette collaboration au sein du réseau associatif se poursuit aujourd’hui alors que la FFT et le CDÉTNO proposent à l’AFCHR une banque de noms pour embaucher le bon consultant dans les délais qui lui restent, soit pour le 31 mars 2008. Délais très courts

D’après Angela Cassie la directrice des communications de Patrimoine canadien à Winnipeg, antenne qui gère les bureaux des Prairies et du Nord, cette subvention gouvernementale est issue d’une enveloppe supplémentaire de 30 millions de dollars répartie sur deux ans et destinée à la promotion de la dualité linguistique au pays. La demande de l’AFCHR approuvée par le programme de développement des communautés de langue officielle s’échelonne ainsi sur deux années fiscales. L’annonce officielle de cette subvention, un mois avant la fin de la première année fiscale est certes une bonne nouvelle pour la communauté, mais plonge l’organisme à but non lucratif dans l’urgence : trouver un consultant et mener l’étude de la phase un en quelques semaines alors que le projet initial prévoyait trois mois de travail.

Au terme de ces deux activités, qui selon le président de l’AFCHR devraient concorder avec l’assemblée générale annuelle de septembre 2008, l’association doit remettre un rapport au ministère pour permettre d’évaluer l’efficacité de l’aide reçue que le ministère du Patrimoine canadien qualifie de geste concret et positif dans la vie des Canadiens.