C’est fait! La Garderie Plein Soleil (GPS) a trouvé sa nouvelle directrice générale en la personne de Johanne Gagné. Celle qui est dotée d’une vaste expérience dans le milieu des centres de la petite enfance (CPE), au Québec, succédera donc à Annie Lapierre qui avait prévenu, l’automne dernier, qu’elle ne renouvellerait pas son contrat.
La nouvelle directrice entrera en poste le 1er avril, mais ne pendra les commandes de la garderie que le 28 avril, afin de lui permettre une période de transition en compagnie de Mme Lapierre. Son contrat sera d’une durée de deux ans.
La directrice sortante affirme que la candidate, qui a été sélectionnée en début mars, avait toutes les qualifications requises pour le poste. « Ça fait plus de douze ans qu’elle travaille dans le réseau des CPE au Québec. Elle a ouvert deux garderies en milieu familial. Elle est diplômée en petite enfance et en relation d’aide. Elle a occupé plusieurs postes de gestion », a indiqué celle qui faisait partie du comité de sélection en compagnie de Roxane Poulin, ancienne présidente de la GPS, et Shelley Kapraelien qui fait partie de l’actuel conseil d’administration.
Annie Lapierre ajoute que la future directrice agissait au moment de son embauche comme conseillère pédagogique depuis quelques années. « C’est elle qui va dans les CPE en milieu familial et qui fait les programmes pédagogiques et qui intervient auprès des éducatrices en difficulté », a-t-elle précisé.
Le défi de l’agrandissement
En plus de s’acclimater à son nouveau milieu, Johanne Gagné aura le grand défi de veiller à ce que l’agrandissement de sept places, prévu pour l’automne 2008, se déroule bien. Elle n’arrivera pas dans un contexte facile alors que la GPS est à demander de l’aide de la Commission scolaire francophone (CSF) pour faciliter cette transition.
Une importante rencontre entre les deux organisations est d’ailleurs prévue pour le 25 mars. Annie Lapierre et l’administratrice Claude Mandeville présenteront alors un document à la CSF sur les dossiers les plus problématiques de la garderie qui nécessiteront une aide éventuelle.
« Je ne sais pas encore exactement ce qu’on va leur demander. On est en train de préparer le document », a signalé l’actuelle directrice.
Elle avance tout de même plusieurs enjeux auxquels la garderie francophone fait face comme le recrutement et la rétention des éducatrices. « Le gros problème, c’est de payer les employés. On demande à des gens du Québec, du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario, du Manitoba, peu importe, de venir travailler à Yellowknife entre 16 $ et 18 $ l’heure », souligne Mme Lapierre, qui précise que c’est même grâce à des programmes et des subventions que les salaires ont pu atteindre ce niveau. Elle rappelle que les salaires se situaient à 13 $ et 14 $ l’heure, il n’y a pas si longtemps.
« Et quand des postes d’assistants-enseignants à 55 000 $ par année s’ouvrent, comment veux-tu garder les employés », a-t-elle poursuivi. Pour l’instant, la garderie sait déjà qu’une de ses six éducatrices ne sera pas de retour à l’automne et une pourrait aussi bientôt donner sa démission.
La directrice raconte que la situation est d’autant plus problématique que, si les prévisions d’agrandissement vont comme prévu pour atteindre les 50 enfants, la GPS aura alors besoin d’encore plus d’éducatrices.
Bien que la garderie ait opté en novembre pour un agrandissement graduel à 37 enfants pour la rentrée 2008, la transition implique plusieurs défis, notamment sur le plan financier. « Présentement, ça va bien! La garderie est stable, mais, avec l’agrandissement, ça va être un peu plus difficile. Juste meubler le nouveau local, ça va nous coûter 7 000 $ », cite-t-elle en exemple. Elle affirme qu’une aide supplémentaire de la CSF devient inévitable. Du côté de la CSF, le directeur général, Paul Thériault, a dit bien comprendre la situation de la garderie et répète que l’organisation est ouverte à regarder toutes les possibilités lors de la rencontre du 25 mars.
« Au cours de cette réunion, tous les sujets sont libres à discuter dans le sens que la porte est fermée sur absolument rien. Évidemment, on va voir quels sont leurs besoins et, de là, déterminer quelle aide que la commission scolaire peut apporter », a-t-il dit. À noter que cette rencontre avec la garderie sera ouverte au public et constituera la réunion mensuelle de la CSF qui se tient habituellement le 3e lundi de chaque mois.
