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le Vendredi 11 avril 2008 0:00 Éducation

Procédures de réunions: Mario Gervais est venu partager ses connaissances

Procédures de réunions: Mario Gervais est venu partager ses connaissances
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L’ancien président d’une importante organisation syndicale au Québec était à Yelllowknife, les 5 et 6 avril, pour donner un atelier sur le bon fonctionnement des procédures d’assemblée.

Jusqu’à tout récemment, Mario Gervais a été président de la section québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Il occupait ce poste depuis 2002, mais son implication syndicale remonte à une trentaine d’années. Cet ancien employé d’Hydro-Québec possède donc un riche bagage de connaissances de la vie politique et démocratique qu’il est venu partager aux TNO. Il s’agissait d’une première visite du genre en dehors du Québec pour le nouveau retraité.

Le syndicaliste avait deux conseils principaux à donner à la poignée de participants qui s’étaient réunis à l’école Allain St-Cyr. « Première des choses, il faut connaître les règles et, deuxième objectif, il faut être capable de s’exprimer en public. L’un ne va pas sans l’autre. Donc, si on connaît les deux, on peut beaucoup plus facilement participer à la vie démocratique de notre organisation, que ce soit une association, un conseil d’administration et un syndicat », a affirmé Mario Gervais.

Le Québécois acquiesce qu’il y a plusieurs parallèles à dresser entre le fonctionnement d’un syndicat et une organisation communautaire bénévole, comme on en retrouve plusieurs aux TNO. « Je ne viens pas ici faire la promotion du syndicat, précise M. Gervais. Je viens pour donner des outils aux gens qui vont les aider dans toute leur carrière que ce soit comme étudiant, comme citoyen ou comme parent », a-t-il indiqué.

« La plus belle université de la vie » Sur un plan général, Mario Gervais est convaincu de l’importance pour la population de s’initier aux grandes règles démocratiques de notre société. « Je pense que c’est de la formation qui devrait se donner à partir du secondaire. D’offrir des cours d’implication politique, comment ça marche la politique et les règles de fonctionnement démocratique. C’est aussi important que les cours de cuisine », a-t-il témoigné.

M. Gervais se désole de voir que beaucoup de gens se complaisent et ne portent aucun regard critique à ce qui se passe autour d’eux. « Il y a tellement de peuples sur la Terre qui se battent pour avoir la démocratie. Nous, on l’a, et on est en train de la détruire par notre manque d’implication. C’est très malheureux » À ce propos, l’ancien président suggère fortement à la population, que ce soit aux TNO ou ailleurs, de prendre le temps de s’impliquer dans une organisation communautaire ou politique. « Le plus grand message que je livrerais à des gens, c’est que l’implication, c’est la plus belle université de la vie que tu ne peux pas avoir. Tu vas en retirer une expérience qui va te servir toute ta vie », a-t-il soutenu.

De nombreuses batailles

L’ex-président syndical a aussi profité de sa rencontre avec L’Aquilon pour parler des différentes batailles qu’il a dû livrer au cours de ses six années à la barre du SCFP, un regroupement qui compte 5 000 membres au Canada, dont 1 000 au Québec. Il a combattu auprès de regroupements de citoyens contre la privatisation de l’énergie éolienne au Québec et auprès d’organisme comme « Eau Secours » pour garantir le contrôle public des ressources de l’eau.

Dans un chapitre plus controversé, le SCFP représentait aussi les employés de Vidéotron lors de la grève de 2002 qui fut marqué par plusieurs actes de vandalisme. Le conflit est depuis réglé, mais la poursuite intentée par l’employeur pour remboursement des dommages causés est toujours devant les tribunaux.

Mario Gervais était aux premières loges, au printemps 2007, quand le géant Quebecor a décidé de procéder à un lock-out au Journal de Québec, un conflit qui persiste d’ailleurs toujours. « L’employeur faisait 25 millions $ par année et, sous prétexte d’en faire plus, il a commis ce geste. Ce n’est pas parce que ça allait mal », a-t-il raconté. L’ancien président dénonce aussi dans ce dossier la volonté de l’employeur de déménager de nombreux services vers les grands centres et toute cette réalité de la concentration des médias.