Lors de leur dernière réunion publique du lundi 21 avril, les commissaires de la Commission scolaire francophone des TNO (CSF) ont voté à l’unanimité une résolution pour que le problème d’espace qui affecte la croissance de l’école Boréale se règle devant les tribunaux. C’est l’immobilisme du GTNO face à l’urgence de la rentrée 2008 et la nécessité d’une programmation équitable pour les élèves francophones du secondaire à Hay River qui serait venue à bout de la patience de la CSF.
« La seule chose que nous avons eue depuis que nous avons entamé des pourparlers avec le gouvernement en mai 2004, c’est un plan éducatif », a prétendu André Légaré, le président de la CSF. Ce dernier assure qu’avant même la construction du bâtiment actuel, la CSF avait anticipé un agrandissement pour subvenir aux besoins de ses étudiants du secondaire. Ces dernières semaines, la commission scolaire et le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation se sont pourtant entretenus à maintes reprises, mais aucun engagement n’a été garanti par le gouvernement. « Nous sommes très déçus! a lancé M. Légaré. Nous avons appris récemment que l’agrandissement de l’école ne ferait même pas partie du nouveau plan quinquennal soumis avec le prochain budget du mois de mai. Nous avons plusieurs fois sollicité le ministre pour que ce dossier reste une priorité, malheureusement le gouvernement préfère attendre encore quatre ou cinq ans avant de s’en préoccuper. »
Situation insultante
Avec 125 jeunes attendus pour la rentrée 2008, l’école Boréale cherche désespérément des solutions pour accommoder élèves et professeurs contre l’entassement. Au début de l’année scolaire 2007, l’option d’acquérir temporairement des classes portatives avait pris forme dans les requêtes présentées au ministère de l’Éducation. Tout au long de l’agenda scolaire, les commissaires et la direction ont espéré se réjouir de cette éventuelle bouffée d’air. Mais depuis les dernières semaines, la CSF sait que cette solution a été laissée de côté par le ministère. Dorénavant, les représentants du gouvernement territorial parlent plutôt de partager des espaces déjà existant dans l’enceinte d’autres écoles publiques de Hay River. Les écoles restant la propriété du gouvernement, ce dernier peut normalement en disposer à sa guise. L’idée serait donc, d’accorder quelques salles de classe dans une des écoles de langue anglaise pour désengorger l’école francophone.
Lors de la réunion de la CSF, il a été établit qu’une lettre soit envoyée au ministère pour spécifier les conditions auxquelles la commission adhérerait à cette option. « Pour nous, c’est une solution de pis-aller! a clamé André Légaré, car je ne pense pas que l’option des portatives doit être poussée sur le bout de la table. Nous n’accepterions cette offre encore informelle seulement si elle était dirigée vers le bien-être de nos élèves du secondaire. C’est-à-dire que tous les espaces attribués doivent être concentrés dans les bâtiments de Diamond Jenness, qui est l’école secondaire avoisinante. Il est essentiel que nos étudiants puissent accéder au laboratoire et au gymnase, car nos jeunes doivent selon la loi, être traités de façon équitable par rapport aux élèves de la communauté majoritaire. » Le président de la CSF a aussi mentionné que selon lui, malgré l’urgence de la situation, le ministère de l’Éducation n’avait toujours pas contacté le conseil scolaire de division du Slave Sud pour discuter de cette éventualité.
Faire bouger les choses
C’est Me Roger Lepage de Régina qui plaidera la cause en faveur de la CSF. D’après M. Légaré, Me Lepage a assuré qu’il était tout à fait possible qu’une fois le GTNO prévenu officiellement de cette poursuite, il resterait assez de temps pour plaider la cause et forcer les choses pour le 2 septembre 2008, jour de rentrée pour les étudiants de l’école Boréale. Cette pression serait ensuite perpétuée jusqu’à ce que le dossier de l’agrandissement de l’école francophone évolue lui aussi.
Questionnées récemment sur l’immobilisme apparent du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, concernant le dossier de la scolarité francophone à Hay River, les autorités gouvernementales ont répondu à L’Aquilon qu’elles n’avaient rien à déclarer sur ce sujet. Poursuivant leur lancée, ces mêmes autorités n’ont pas voulu commenter l’intention qu’a la CSF de poursuivre le gouvernement des TNO en justice.
