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le Vendredi 26 septembre 2008 0:00 Éducation

Odyssée: Une expérience bien personnelle

Odyssée: Une expérience bien personnelle
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Les sept moniteurs de langue française des TNO réunis pendant deux jours à Yellowknife se sont vite rendu compte que chacun allait vivre une expérience unique grâce aux élèves, aux écoles et aux différentes collectivités qui les accueillent. En poste depuis quelques semaines seulement, ces sept ambassadeurs de la francophonie canadienne sont dispersés dans les écoles des quatre principales communautés francophones à travers les Territoires. Si les deux monitrices de Fort Smith et d’Inuvik entament leur seconde année et connaissent d’ores et déjà leur environnement, c’est une découverte totale pour les deux moniteurs basés à Hay River et les trois autres situés à Yellowknife.

Sur le papier, le mandat du moniteur de langues est de guider les jeunes dans l’apprentissage du français langue première ou langue seconde. Ainsi, ils doivent tous intervenir dans les classes, mais dépendamment de l’école ou ils sont affectés, qu’elle soit francophone, d’immersion ou anglophone, leurs approches seront totalement différentes. Déjà, après deux semaines de travail, similitudes et distinctions sont apparues sur la table ronde regroupant les moniteurs.

Une période d’adaptation

Pour ces nouveaux arrivés, le niveau de français des élèves dans les écoles a tout d’abord été un choc. En effet, plusieurs ont raconté comment ils ont changé la première activité qu’ils avaient préparée pour faire face au silence et à l’incompréhension des élèves. Que se soit par oubli des capacités et du bagage sensé correspondre à un certain niveau scolaire comme le concède Mélanie Gagnon de l’école Allain St-Cyr, ou d’une première expérience de travail avec des enfants comme le dit Jean-Daniel Côté des écoles élémentaire et secondaire anglophones de Hay River, ou encore le peu de disponibilité des enseignants en ce début d’année comme le relate Estelle Tison de l’école St-Joseph, ces moniteurs ont tous accordé qu’ils avaient besoin de s’adapter à leur nouvelle réalité.

Pour certains, le milieu de travail dans lequel ils ont été parachutés est idéal. C’est le cas d’Yves Lécuyer qui adore l’école J.H Sissons qui offre uniquement de l’immersion. « Nous parlons tout le temps en français, l’équipe est épatante et les enfants sont tellement beaux, j’adore ça », dit-il. Helen Lefevre qui voulait amener plus loin le goût de parler français des enfants qu’elle a côtoyés l’an passé, raconte qu’elle a beaucoup de travail avec la nouvelle classe d’immersion de l’école Joseph Burr Tyrrell à Fort Smith. « Je suis dans une classe où l’on parle le français avec la maternelle et la première année, le reste du temps, j’interviens dans les cours de français de base. C’est ma petite récréation, car les premières semaines en immersions sont très exigeantes », précise-t-elle.

À l’école Boréale, Gabrielle Boucher, aime bien l’ambiance de l’école, mais trouve difficile de planifier ses activités alors qu’elle ne connaît pas les enfants. C’est tout le contraire pour Marie Coderre à Inuvik, qui voulait absolument travailler avec une cohorte d’élèves passée au secondaire. Elle a insisté pour intervenir à l’école secondaire Samuel Hearne en plus de l’école Sir Alexander Mackenzie.

Bénéfices

L’expérience aux TNO est bénéfique sur plusieurs points de vue. Il est aisé de mettre de l’argent de côté avec cet emploi aux TNO assurent les deux plus anciennes, étant donné que le logement est défrayé par les commissions scolaires et deux allers-retours aux Québec sont inclus dans le contrat. En plus des 25 heures par semaine de travail, les moniteurs assurent en plus sept heures rémunérées d’aide à l’enseignement. Durant leur temps libre, ces francophones bouillonnant d’énergie envisagent de découvrir la culture du Nord, de s’impliquer dans la communauté et de voyager.