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le Vendredi 6 février 2009 0:00 Éducation

Hay River: Retour à l’éducation

Hay River: Retour à l’éducation
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Paul Thériault est heureux d’être de retour dans le Nord, qui plus est dans une petite ville pour laquelle il a eu un coup de cœur dès qu’il l’a connu. Lorsqu’il a vu l’offre d’emploi sur un site Internet consacré au domaine éducatif au Canada, Paul Thériault n’a pas hésité une seule seconde. « J’ai indiqué mon intérêt à monsieur Brown, le directeur général de l’établissement, puis j’ai passé un entretien de recrutement et j’ai été choisi pour le poste. »

M. Thériault a accompli une carrière professionnelle en éducation, depuis les fonctions d’enseignant jusqu’à celles de directeur de la commission scolaire francophone des TNO. C’était en 2008 et, après quelques mois consacrés à ses tâches, il a déposé sa démission au printemps dernier. À l’époque, il expliquait sa décision par son désir de renouer avec le monde scolaire en étant plus proche des élèves, les missions de directeur d’une commission scolaire ne correspondaient pas à ses aspirations.

Après avoir quitté Yellowknife au mois d’août 2008, il est retourné auprès de sa famille en Saskatchewan puis il a intégré son poste à Hay River le 23 janvier. « Pour moi, travailler avec les jeunes, c’est être avec eux, dit-il. Ici je dirige un établissement de 330 étudiants, ils sont tous différents. J’aime travailler à la direction d’une école car chaque jour est nouveau, c’est un emploi très gratifiant. »

Ses missions seront orientées vers la gestion du personnel éducatif et administratif et sur les questions de discipline interne avec les élèves. « Je vais profiter de ces mois à venir pour examiner le système de fonctionnement de l’école, pour résoudre les problèmes de ponctualité et de présence des étudiants et pour mener une enquête approfondie sur la gérance de l’établissement », explique-t-il.

M. Thériault aurait-il été choisi par les autorités éducatives anglophones pour jouer un rôle de facilitateur bilingue dans un contexte de relations tendues entre anglophones et francophones ? Ou pour servir d’intermédiaire dans une période où les anglophones proposent des consultations publiques pour implanter des programmes d’immersion de français à Hay River ? Pour M. Thériault, ces questions n’ont pas de fondement. « Je suis ici à titre de directeur et je n’ai pas de parti pris. Nous verrons si nous avons des occasions de coopérer ensemble » affirme-t-il, sans préciser quelles formes de coopération pourraient être établies entre francophones et anglophones.

Pour sa part M. Brûlot, directeur de la Commission scolaire francophone, ne distingue aucune manœuvre particulière dans ce choix. « Je comprends que quelqu’un comme M. Thériault, qui a vécu dans le Grand Nord, ait eu de la difficulté à le quitter et du plaisir à y revenir, commente-t-il. Que la commission scolaire locale veuille lancer un programme d’immersion de français, c’est une chose. Mais pour cela il faut un expert qui a travaillé au niveau des curriculum au ministère, car ce sont des dossiers très complexes à traiter. Je pense que M. Thériault a été choisi pour ses compétences de directeur, en plus il parle parfaitement l’anglais. Je ne vois aucun sous-entendu politique dans le choix de ce candidat. »