Les élèves de la classe d’immersion de français de Fort Smith sont devenus, selon les dires de leur enseignante Marla Chassé, quasiment de jeunes francophones, tellement ils sont à l’aise avec cette langue après sept mois d’enseignement.
La routine mise en place par Marla Chassé, enseignante de la classe d’immersion de Fort Smith, porte de beaux fruits aujourd’hui. En effet, Mme Chassé reconnaît avec un grand enthousiasme que ses 15 élèves, quatre en 1re année et 11 en maternelle, parlent et lisent le français aussi facilement que des francophones. « Ils ont même un accent français quand ils parlent », s’exclame-t-elle joyeusement.
Pour en arriver à ce résultat, Mme Chassé avoue qu’elle a utilisé toutes ses ressources et ses connaissances. Elle a aménagé la salle de classe de façon à ce que les jeunes élèves se sentent en confiance, créant ce qu’elle appelle un espace qui ressemble à un « chez soi ».
Les élèves ne prononcent pas un seul mot d’anglais dès qu’ils franchissent les portes de la classe. L’expression favorite de Mme Chassé, qui indique que la routine du jour commence, est « On met l’anglais dans sa poche ».
Cette entrée à la fois dans la langue parlée et dans une nouvelle journée d’enseignement est suivie par un moment de discussion collective. « Les élèves communiquent ce qu’ils ont sur le cœur en le disant en français, explique Mme Chassé. Les questions comme : comment vas-tu?, qu’est-ce que tu as fait hier au soir?, permettent à l’enfant d’avoir une conversation authentique et stimulée par ses propres intérêts. » Le bilan de la fin de la journée est une réactivation de ce contact entre un vécu et des émotions.
Chaque jour les élèves sont invités à remplir une petite carte d’auto-évaluation. Ils font des sourires s’ils sont contents de leurs activités. Puis, le soir, ils montrent leur document à leurs parents. En fin de mois, leur maîtresse leur propose un tirage de cadeau, le plus souvent un petit animal en peluche.
L’écriture et la lecture passent par le partage. « Il y a beaucoup de littérature, explique Mme Chassé. Pendant les collations, je lis de grands livres et des histoires d’auteurs. On a fait aussi un grand livre avec un personnage imaginaire qui invente un petit animal et qui lui fait faire des choses. » Les enfants font également des séances de lecture publique quatre fois par semaine, devant les membres de la direction de l’école qui viennent dans leur classe. « En maternelle, ils ont 30 phrases. Chaque mot a une image. Certains ont aussi leur journal. Et, une fois par mois, j’organise un repas littéraire qui rassemble les enfants et leurs parents, les élèves leur lisent des histoires. »
Ce rythme d’apprentissage est soutenu par une discipline très stricte. « Le but est d’amener les enfants à être indépendants et organisés, soutient Mme Chassé. La routine est très fixe. Les élèves ont des centres dans la classe : centre de lecture, d’écoute, de musique, d’art, d’écriture créative, de jeux… Si un enfant parle en anglais, il ne peut plus aller dans un centre. Donc ils parlent en français tout en jouant. »
Mme Chassé se réjouit du soutien inconditionnel qu’elle reçoit de la part de l’école. « J’ai reçu 10 000 $ en début d’année pour acheter tout le matériel qu’il me fallait, dit-elle. J’ai aussi un soutien incroyable de la part de Raymond Laberge, du ministère de l’Éducation des TNO, qui nous donne un accès à de la littérature. »
Enfin les visites d’adultes auprès des petits élèves se font fréquentes dans l’année. C’est ainsi que Michel Labine est venu présenter son travail en vitrail et Marie-Christine Aubrey anime des ateliers de textile.
