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le Jeudi 18 juin 2009 15:41 Éducation

Cours d’histoire Les TNO recalés

Cours d’histoire Les TNO recalés
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Les TNO récoltent un F pour leur programme d’histoire canadienne dispensé au secondaire.

Les exigences, le contenu des cours et les compétences à développer pour l’enseignement de l’histoire du Canada dans les Territoires du Nord-Ouest sont jugés insuffisants pour obtenir la note de passage d’après une étude conduite à l’échelle du pays par l’Institut du Dominion. Les TNO sont ainsi le cancre des trois territoires alors que le Yukon et le Nunavut passent avec un B et un D respectivement.

Pour John Stewart, le coordonnateur des programmes d’études sociales au ministère ténois de l’Éducation, ces notes reflètent seulement la note attribuée à la province sur laquelle les différents territoires ont copié leurs programmes. « Le Yukon reçoit un B, car leurs programmes sont calqués sur ceux de la Colombie-Britannique qui possède un cours de science humaine obligatoire avec une forte concentration sur l’histoire canadienne, et le Nunavut a copié comme nous sur l’Alberta, mais lui a gardé les vieux programmes des années 80 », a-t-il expliqué, notant qu’à cette époque il y a avait un cour obligatoire sur l’histoire canadienne.

C’est d’ailleurs ce critère de cours obligatoire qui déplaît fortement au fonctionnaire ténois. « Je ne suis pas d’accord avec leurs critères, Pour passer, il fallait au moins un cour obligatoire en histoire canadienne. En Alberta, le cours est optionnel, il est donc disponible ici aussi. » Mais pour John Stewart, le débat est ailleurs. Selon lui, les TNO qui ont élaboré leur propre programme d’études en histoire de la maternelle à la 9e année, ne sont pas tant à critiquer. « De la 10e à la 12e année, nous sommes dans un processus de développement de nouveaux cours qui suscitent l’intérêt des apprenants sur la globalisation, le nationalisme et l’idéologie du système politique. Je me demande si l’argument qu’avance le responsable de cette étude, à savoir que l’histoire canadienne promeut l’unité au sein du pays, est juste ou non. Aux Territoires, nous mettons l’accent sur nos programmes pour qu’ils stimulent l’élève à vouloir apprendre plus sur l’histoire. Susciter un intérêt après l’école et non juste pour un examen. Les élèves apprennent des notions qui les engagent dans un contexte nordique, nous abordons des questions importantes qui ont un point de contact avec l’apprenant. »

Quant à lui, le directeur de l’Institut s’indigne de la pauvreté de l’enseignement au Canada alors que quatre autres provinces sont elles aussi recalées. « Trop de provinces et de territoires ne prennent pas au sérieux l’enseignement de l’histoire du Canada. Voilà pourquoi tant d’élèves complètent leur secondaire sans avoir les connaissances de base sur le passé du pays », s’est exclamé Marc Chalifoux. Il répond également que ce n’est pas que l’histoire locale n’est pas importante, mais que cette instruction ne doit pas se faire au détriment de l’histoire nationale. « Sans la notion de chronologie, sans les effets de causalité, les futurs citoyens ne posséderont pas un bagage de pensées suffisant. Il y a assez de contenu dans notre histoire pour trouver un juste équilibre afin de fournir aux étudiants des bonnes habilités de citoyens modernes », a-t-il conclu.

Selon cette étude, l’enseignement de l’histoire est jugé le meilleur aux Québec, en Colombie-Britannique, en Ontario et en Nouvelle-Écosse.