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le Jeudi 3 septembre 2009 17:17 Éducation

École Boréale Au-delà des politiques

École Boréale Au-delà des politiques
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Mercredi matin, Craig Blackman, le père de Tate Blackman s’est rendu à l’école Boréale pour y déposer sa fille, malgré le refus d’admission reçu quelques semaines auparavant.

« J’amènerai ma fille à l’école Boréale jusqu’à la fin du mois de septembre », affirme M.Blackman, en entrevue avec L’Aquilon. Ce dernier attendra jusqu’au dernier moment, c’est-à-dire jusqu’à l’envoi des listes officielles des élèves de l’école Boréale, pour entrevoir d’autres éventualités.

« Pour l’instant, Tate se rend à l’école Boréale mais elle n’est ni visiteur, ni élève… », explique le père. Elle est seulement présente et, pour lui, elle le sera tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas épuisé tous les recours pour envoyer sa fille à l’école francophone. Si elle se voit refusée de nouveau lors de l’envoi des listes, à la fin du mois, M.Blackman envisage deux solutions : la recalée en prématernelle ou l’envoyer à l’école anglophone. « Ce sont vraiment les deux seules autres options que l’on a », répond-il à contrecoeur.

Interrogée sur ce qui se passait avec la fillette, la présidente de la Commission Scolaire Francophone (CSF), Suzette Montreuil, a tout d’abord refusé de commenter «un cas particulier, pour des raisons de confidentialité ». Par contre, elle a exprimé que «la directive du Ministère est limitée, donc si un élève n’entre pas clairement dans les critères élaborés par l’article 23, on doit demander la permission au Ministère. » Elle a aussi ajouté que la CSF travaille avec les nouvelles familles arrivantes pour voir si elles peuvent être acceptées. Mme Montreuil poursuit cependant qu’il leur est impossible de passer outre les ordres juridiques, « même si on ne les accepte pas. »

L’Aquilon a rejoint plus tôt dans la journée, mercredi, le directeur général de la CSF, Philippe Brûlot. Ce dernier a expliqué qu’un élève refusé s’était présenté le lundi matin, à l’école Boréale : « On l’a accepté comme visiteur pour une journée. » Il répète que la CSF se doit d’appliquer les décisions prises par le gouvernement, il ajoute toutefois : « Ça nous fend le cœur, mais on a les mains liées. »

À l’école Boréale, une consigne a aussi été donnée par la CSF aux journalistes de ne s’adresser qu’à sa présidente, en cas de question. Selon le père de famille, l’école Boréale le supporte, mais ne peut faire davantage car elle n’est pas en contrôle de la situation.

Jeudi dernier, le directeur général de la CSF a rencontré les parents des enfants du préscolaire afin de les aviser de la situation et de les avertir de ce qui se pourrait arriver dans les années à venir, selon la durée et l’issue du procès en Cour.

Devant la justice, la CSF demande à regagner le droit d’admettre ou de refuser les élèves. Elle revendique aussi le droit d’appliquer ce qu’on appelle le droit de réparation. Ce droit permettrait à une personne qui aurait pu bénéficier d’une éducation francophone, mais qui n’a pas pu pour diverses raisons (politiques trop sévères, établissements inexistants, etc…), d’envoyer son enfant à l’école francophone. Craig Blackman est né au Québec, il a complété sa maternelle et sa 1ère année en immersion française. Lorsqu’il est déménagé en Nouvelle-Écosse, il n’a cependant jamais pu accédé à l’école francophone, faute d’établissement. Pour sa femme et lui, il est très important pour Tate d’être bilingue. Ils attendront la fin septembre pour informer la petite de tout ce qui se trame autour d’elle.