le Vendredi 28 novembre 2025
le Jeudi 11 mars 2010 16:05 Éducation

Foire du patrimoine L’histoire du Nord exprimée en français

Foire du patrimoine L’histoire du Nord exprimée en français
00:00 00:00

Les élèves de l’école J.H. Sissons parlent du Nord.

Que ce soit en traitant du dépotoir, des Inuksuits, des Jeux d’hiver de l’Arctique ou du Snowking, les présentations des élèves de l’école d’immersion française de Yellowknife demandaient à tous ses visiteurs de regarder dans une même direction : l’histoire du Nord. Le jeudi 4 mars, ce sont 46 projets en français qui remplissaient le gymnase de l’école J.H. Sissons lors de sa 3e édition consécutive de la foire du patrimoine.

Selon Monique Marinier, enseignante d’une classe de 5e année, cette foire est le résultat d’un travail de longue haleine. « Nous travaillons sur ces travaux depuis le mois de janvier, et nous avons suivi des étapes de travail pour que les élèves intègrent des habitudes de réalisation de projet. Il ne fallait pas qu’il m’arrive la veille avec le stress d’avoir un présentoir à monter, des recherches à conduire et une présentation à répéter », affirme l’enseignante, en ajoutant que ce n’est pas forcément le produit final qui compte le plus à ses yeux, mais bien la capacité de l’élève à concrétiser un projet d’envergure.

Alors qu’ils attendent patiemment leur tour pour être jugés trois fois durant la journée, les élèves restent assis devant leur présentoir coloré, le plus souvent illustré. Quand le juge arrive, ces jeunes s’élancent dans leur présentation. Certains lisent l’information disposée sur leur présentoir, d’autres s’aident de petites fiches pour ne pas perdre le fil de leur monologue, quelques-uns récitent un texte qu’ils ont appris par cœur. Ils sont parfois timides, loquaces, drôles ou passionnés, mais chacun adopte un comportement qui reflète tout de même leur personnalité.

Ally Macinnis a formé une équipe avec Kyra Hanninen. Elles ont décidé d’innover, disent-elles, pour sortir des présentations rébarbatives où il n’y a que les élèves qui se creusent la tête. Elles ont inventé un jeu interactif où le visiteur fait tourner une roue qui va désigner une couleur. Cette couleur correspond à une question sur les différents noms que peuvent posséder les collectivités des TNO. Pour ces jeunes filles, le fait que les gens puissent se rappeler que Fort Norman et Snowdrift soient respectivement les anciens noms de Tulita et de Lutselk’e apporte beaucoup à l’héritage des TNO. « C’est bien que les lieux où les gens habitent aient une signification pour eux. Je trouve ça bien que “là où les eaux se rencontrent” et “place du Lutsel (un petit poisson)” soient des noms de collectivités qui reflètent la culture autochtone plus que celle d’un blanc qui arrive et qui décide pour tout. » Les deux jeunes filles veulent que plus de villes encore adoptent à nouveau leur nom traditionnel. Elles proposent donc que Yellowknife soit renommée Somba k’e, qui, en langue tlicho, veut dire « l’endroit où se trouve l’argent ».

Les sœurs Firth, et leur exploit d’avoir participé à quatre Jeux olympiques d’hiver, ont été soulignés par Anika Affleck, qui elle aussi pratique le ski de fond. La jeune athlète a adopté Sharon et Shirley Firth comme modèles pour fonder ses espoirs de performance sportive. « Ces deux femmes ont été les premières femmes autochtones à faire partie de l’équipe nationale, je trouve ça inspirant », explique la jeune fille, qui arborait une tenue de fondeuse et présentait les anciens skis de l’une des deux jumelles.

Pour Blaire Russell, c’est la mine Con qu’elle trouvait importante à présenter. Elle raconte que son beau-père a grandi et travaillé dans cette mine. Elle présente même une photo où, tout jeune garçon, il salue la reine d’Angleterre en visite à Yellowknife. « J’aime le puits de mine Robertson. J’estime qu’il est bien comme ça, et je ne suis pas certaine que je veuille que la ville le transforme en quoi que ce soit, je veux qu’il reste comme il est. »

La foire annuelle régionale aura lieu le vendredi 30 avril et le samedi 1er mai, et 75 élèves de Yellowknife participeront à cette foire. Pour l’instant, les noms des meilleurs projets de l’école Sissons ne peuvent pas être divulgués, car il faut attendre la tenue des autres foires d’écoles de la ville pour établir combien d’élèves de l’école d’immersion feront partie de cette délégation de 75 élèves de Yellowknife.