Une nouveauté, cette année, à l’école Boréale, l’atelier sur le sirop de bouleau, ayant lieu chaque année, est désormais présenté aux jeunes de la 5e et la 6e année exclusivement, dans le cadre du programme autochtone. Une occasion en sucre pour les élèves de s’aventurer en forêt à la découverte de toutes ses espèces végétales!
8 h 30, départ de l’école Boréale vers la demeure du responsable de la programmation Déné à l’école Boréale, M. Stéphane Millette. À bord de l’automobile, Sherisse Bouchard, Georgia Dawson et Brittney Crossman portent manteaux, bottes de caoutchouc, tuques et mitaines; il fait à peine quelques degrés au-dessus de zéro.
Les trois jeunes filles s’en vont cueillir la sève, apprendre à entailler les bouleaux, ainsi que travailler sur un projet portant sur la diversité des espèces végétales dans un petit secteur de la forêt, en plein cœur du Old Town, à Hay River.
Animée par Stéphane Millette depuis près de cinq ans, l’activité de sirop de bouleau s’est adaptée, puis modifiée, au gré des saisons printanières. « Il n’existe pas de méthode, c’est plutôt par l’expérience qu’on le fait », explique M. Millette aux élèves. Il leur présente les instruments à utiliser, la façon de faire actuelle et les envoie cueillir la sève, tout en les mettant bien en garde de respecter la forêt et de surveiller où elles déposent leurs pieds, afin de ne pas détruire d’espèces végétales par mégarde. La sève recueillie, les fillettes la transvident dans une grande cuve, au-dessus de laquelle est déposé un filtre qui réduit la présence de résidus dans la sève. M. Millette prépare ensuite un chocolat chaud à partir de l’eau de bouleau. Il raconte : « Autrefois, les Dénés buvaient l’eau de bouleau quand l’eau devenait non-potable, en raison des inondations de la rivière. ».
Ce dernier a appris l’art de la cueillette de la sève de bouleau pour la transformer en sirop selon Mike Mitchell, aujourd’hui déménagé à Yellowknife. M. Mitchell est un intervenant reconnu aux Territoires du Nord-Ouest pour son expertise dans la production de ce sirop. Il a d’ailleurs, pour sa part, acquis son savoir grâce à Frederick Beaulieu, un homme métis de Hay River, qui cueille, transforme et produit du sirop depuis 33 ans. Ensemble, les trois hommes se partagent leurs connaissances acquises, d’année en année. Des connaissances précieuses, puisqu’il n’existe qu’à peine une dizaine de producteurs commerciaux au Canada, ce qui rend la science des bouleaux plutôt méconnue, même si elle est très en demande. À Hay River, la production de sirop de bouleau est enseignée dans presque toutes les écoles.
M. Millette recevra d’ailleurs des élèves de l’école Princess Alexandra et une classe du Collège Aurora dans les prochains jours. Il a d’ailleurs réalisé que les élèves de la 5e et de la 6e année sont les plus enclins à participer à cette activité. L’enseignant de cette classe à l’école Boréale, M. Patrick Poisson, affirme d’ailleurs que les élèves aiment « beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup » cette activité, qu’il fait concorder avec un projet de science de la nature. Les trois fillettes reviennent d’ailleurs à l’école le sourire fendu jusqu’aux oreilles, et avec l’impression d’avoir vécu un moment vraiment spécial!
