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le Vendredi 4 novembre 2022 19:08 Éducation

COVID-19 : la réussite scolaire affectée

COVID-19 : la réussite scolaire affectée
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La pandémie laissera sa trace dans les bulletins des élèves, prévoit le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation (MÉCF) « s’attend à ce que les notes, les résultats des examens et les taux de diplomation soient inférieurs à ceux d’avant la pandémie », peut-on lire dans un rapport sur les répercussions potentielles de la COVID-19 sur le système d’éducation des Territoires du Nord-Ouest, publié en début de semaine.

Mi-mars 2020. La COVID-19 bouleverse le monde. Toutes les écoles ferment aux TNO et passent à l’apprentissage à distance pour le reste de l’année. Les années suivantes ont aussi été perturbées, alternant entre apprentissage en personne et à distance, avec des réouvertures retardées, des restrictions, des examens annulés ou facultatifs, etc. Résultat : moins de tout-petits vont en maternelle, les élèves fréquentent moins leur entourage, participent moins aux programmes parascolaires et le tout nuit au bienêtre et aux expériences scolaires de plusieurs d’entre eux.
La fréquentation de la maternelle, qui permet le développement des enfants et favorise la réussite scolaire, a chuté de 5 % pour l’année scolaire 2020-2021, apprend-on dans le rapport du ministère. Et ces changements ne sont pas uniformes : Yellowknife a connu une augmentation de 7 %, tandis que les centres régionaux ont observé une chute de 13 % et les petites collectivités de 12 %.

« La diminution du nombre d’inscriptions pourrait refléter une plus grande inquiétude d’être exposé à la COVID-19 dans les petites collectivités, en particulier lorsque les plus jeunes enfants n’étaient pas éligibles pour la vaccination », explique par courriel Katherine Barton, conseillère principale en communications au ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation. Les services de santé et les traitements y sont d’ailleurs plus limités.
Chaque année, les enseignants de maternelle remplissent un questionnaire en février pour évaluer comment les enfants s’en tirent dans cinq domaines – santé et bienêtre physique, compétences sociales, maturité affective, langage et raisonnement et, enfin, connaissances générales et compétences en communication. En 2019-2021, 36 % des enfants ténois réussissaient bien dans ces cinq domaines, selon le rapport annuel sur l’état du système d’éducation des Territoires du Nord-Ouest, aussi publié il y a quelques jours par le MÉCF. Cela dit, ce taux n’était que de 22 % dans les petites collectivités, contre 41 % à Yellowknife et 48 % dans les centres régionaux.
Or, à cause de la COVID-19, le niveau de développement nécessaire à la première année est encore plus faible chez les élèves de la maternelle dans les petites collectivités. « Les domaines des aptitudes sociales et du développement linguistique et cognitif ont connu une baisse pendant la pandémie », observent les auteurs du rapport sur les répercussions de la pandémie.
Que fait le ministère pour réduire l’écart entre les petites collectivités et Yellowknife ou les centres régionaux ? « Le gouvernement s’affaire à renouveler son curriculum et utilisera celui de la Colombie-Britannique, répond Katherine Barton, qui est axé sur l’apprentissage fondé sur les compétences et modernisé pour satisfaire les besoins des élèves. Ce programme scolaire, de la prématernelle à la 12e année, apportera de la cohérence entre les niveaux et les années, sera plus facile à naviguer pour les enseignants, fournira plus d’outils et de données d’évaluation, ce qui améliorera les résultats des élèves. »

4e et 7e années : bienêtre affecté
Autre conséquence de la pandémie : les enfants des niveaux scolaires supérieurs ont rapporté « un bienêtre plus faible » en 2020-2021, selon le rapport. L’épanouissement des élèves en 4e et en 7e année est évalué grâce à un autre questionnaire, celui-ci rempli par l’élève lui-même au début de chaque année. Les questions portent sur leur bienêtre, leur estime de soi, notamment, et leurs atouts, qu’ils s’agissent de leurs relations, d’activités ou de la qualité de leur sommeil.
Les élèves ont signalé une baisse dans leurs atouts, celle-ci étant encore plus marquée chez les 7e années. « Le passage à l’apprentissage à distance et la réduction du temps passé à l’école ont probablement eu une incidence négative sur la capacité des élèves à établir des liens avec des adultes à l’école et avec leurs pairs, à participer à des activités parascolaires et à maintenir des habitudes saines en matière d’alimentation et de sommeil », lit-on dans le rapport.
Les réponses fournies par les élèves de 7e année laissent entendre que 8 % d’entre eux sont moins épanouis qu’avant la pandémie. La proportion de ceux ayant déclaré un faible bienêtre a augmenté de 9 %.
« En réponse au besoin critique de soutien en matière de santé mentale, écrit Katherine Barton, le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation et le ministère de la Santé et des Services sociaux ont établi un partenariat avec les organismes d’éducation et les autorités sanitaires afin de fournir des services de conseil aux enfants et aux jeunes dans les écoles et les communautés. Depuis septembre 2021, tous les élèves de toutes les écoles des TNO ont accès à des conseillers. »
Quant au taux de diplomation du secondaire, la pandémie a eu peu d’effet sur celui de 2020 et de 2021. Le ministère s’attend cependant à ce que ceux de 2022 et de 2023, soit pour les élèves qui étaient en 3e et 4e année du secondaire pendant la pandémie, soient affectés.
En soi, le pourcentage d’élèves du secondaire qui ont obtenu leur diplôme a augmenté régulièrement de 2012 à 2021. C’est à Yellowknife que les élèves sont les plus susceptibles de le décrocher : ce taux était de 74 % dans la capitale en 2021, de 55 % dans les centres régionaux et de 45 % dans les petites collectivités. L’écart entre les taux de diplomation des élèves autochtones et non autochtones stagne autour de 35 % depuis 2015. En 2021, il était de 49 % chez les autochtones contre 81 % chez les non-autochtones.