le Jeudi 8 mai 2025
le Jeudi 24 avril 2025 12:46 Éducation

Orthophonie au quotidien dans le Nord

Chloé Léger et Gabrielle Héroux, étudiantes en orthophonie à l’Université Laurentienne, en stage à Yellowknife auprès des élèves francophones. — Photo Cristiano Pereira
Chloé Léger et Gabrielle Héroux, étudiantes en orthophonie à l’Université Laurentienne, en stage à Yellowknife auprès des élèves francophones.
Photo Cristiano Pereira
Yellowknife accueille deux étudiantes en orthophonie venues de l’Université Laurentienne pour un stage auprès des enfants francophones. C’est une expérience formatrice qui s’inscrit dans un partenariat déjà bien établi avec la CSFTNO.
Orthophonie au quotidien dans le Nord
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Depuis quelques semaines, Gabrielle Héroux et Chloé Léger s’activent auprès des élèves de l’école Allain St-Cyr. Leur mission : offrir un soutien en orthophonie, détecter les besoins spécifiques des enfants et proposer des outils pour favoriser le développement du langage. « On travaille beaucoup avec les enfants qui ont des troubles du langage oral, des retards de langage ou des difficultés d’articulation », ajoute Chloé Léger.

Mais dans un milieu où le français n’est pas toujours la langue parlée à la maison, il leur faut d’abord distinguer les besoins réels des enfants. S’agit-il d’un trouble du langage ou d’un simple décalage d’exposition aux langues? « Il faut vraiment faire la différence entre les élèves qui ont besoin de services en orthophonie, puis ceux qui ont besoin de services plus en francisation », explique Chloé Léger. Pour ce faire, elles évaluent les enfants dans les deux langues afin de cibler les interventions les plus appropriées.

Leur approche est résolument collaborative. Dès leur arrivée, elles ont été mises en lien avec l’équipe pédagogique. « On collabore beaucoup avec l’enseignante responsable des adjointes. Ensuite, on a communiqué avec les enseignants pour savoir leurs besoins particuliers et avoir plus d’informations par rapport aux élèves », indique Chloé Léger. Ce dialogue constant leur permet d’adapter leurs outils et de proposer des stratégies pertinentes.

Le lien avec les élèves est au cœur de leur travail. Les deux stagiaires s’attachent à instaurer une relation de confiance, indispensable pour favoriser les progrès. « On essaie d’établir un lien positif avec les enfants dès le départ. Il faut qu’ils se sentent à l’aise avec nous pour qu’on puisse bien les aider », souligne Chloé Léger.

En six semaines, c’est sûr qu’on ne peut pas tout régler, mais on peut poser les bases, identifier des besoins et donner des recommandations. 

— Gabrielle Héroux, étudiante en orthophonie.

Malgré la brièveté de leur passage, l’impact peut être significatif. « En six semaines, c’est sûr qu’on ne peut pas tout régler, mais on peut poser les bases, identifier des besoins et donner des recommandations », précise Gabrielle Héroux. Les enseignantes et directions d’école apprécient d’ailleurs grandement cette expertise ponctuelle, qui vient renforcer les ressources locales.

Si l’initiative est précieuse, elle n’est pas nouvelle. Au fil des années, plusieurs cohortes d’étudiants en orthophonie sont déjà venues prêter mainforte aux écoles francophones. Le partenariat entre l’Université Laurentienne et la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest permet à ces stages de voir le jour année après année. Pour Chloé Léger, cette formule est gagnante à tous les niveaux : « C’est bénéfique pour nous, parce qu’on découvre une autre réalité, et c’est bénéfique pour les élèves aussi. » Gabrielle Héroux ajoute : « C’est important que les enfants aient accès à des services en orthophonie, surtout dans un contexte francophone minoritaire. »

Prochaine étape : un séjour de trois semaines à Hay River à la fin mai, toujours dans le cadre de leur formation. Ce passage dans les Territoires du Nord-Ouest marque un tournant dans leur parcours, les confrontant à la réalité du terrain dans un contexte où chaque mot compte. « C’est important d’offrir aux enfants des outils qui vont les aider à naviguer dans leur apprentissage tout en renforçant leur confiance en eux pour s’exprimer dans leur langue », souligne Gabrielle Héroux.

 

Lorsqu’on leur demande si elles pourraient revenir un jour travailler dans le Nord, les deux stagiaires sourient. « J’y pense, en tout cas », confie Chloé Léger. « On a été très bien accueillies ici. Il y a quelque chose de spécial, c’est une communauté tissée serrée. »