Tous les groupes autochtones et métis ayant soumis leurs commentaires ont trouvé des failles sérieuses dans le Rapport d’étude approfondie, plus particulièrement en ce qui concerne l’impact sur l’eau et les caribous. Dans un commentaire intitulé Can’t Live Without Work, l’Alliance des Métis du North Slave (AMNS) a proposé 80 suggestions à la mine Diavik. Parmi elles, on dénombre la formation des Autochtones et la protection de l’habitat. « Il n’y a pas de plan de contingence advenant des effets négatifs sur les caribous », a indiqué Clem Paul, président de l’AMNS. Il estime que le rapport est incomplet et qu’il doit être réexaminé. Selon lui l’ouverture de la mine affectera le mode de vie des Métis vivant dans la région près du lac de Gras.
Le commentaire des Dogribs indique qu’ils sont également insatisfaits avec les études techniques faits par Diavik et le gouvernement fédéral. Ils soutiennent que les équipements utilisés pour prévenir les désastres écologiques n’ont pas encore suffisamment fait leurs preuves. « Plusieurs questions demeurent sans réponses », a affirmé John B. Zoe, membre du Dogrib Treaty 11 Council. « Le processus environnemental est minimisé par cette étude. Il n’indique pas les effets cumulatifs du développement de la mine sur les caribous et sur l’eau. » Il soutient toutefois que les Dogribs ne s’opposent pas au développement de la mine; ils souhaitent simplement minimiser les impacts négatifs sur l’environnement.
Le commentaire des Dogribs indique qu’ils sont méfiants face à l’ouverture d’une nouvelle mine à cause des problèmes écologiques qu’ont entraînés les fermetures des mines Giant et Colomac. La mine Giant contient plus de 200 000 tonnes de trioxyde d’arsenic, un élément toxique. « Nous ne pouvons pas permettre à une compagnie minière de dire qu’il n’y aura simplement aucun effet. Nous ne pouvons plus nous fier à la parole et à la bonne volonté des gens. Le tout doit être écrit », a déclaré Clem Paul.
Plusieurs groupes environnementaux sont venus appuyer les regroupements autochtones et métis. Mines Alerte, un organisme situé à Ottawa, a indiqué dans son commentaire que le rapport est biaisé et qu’il ne remplit pas ses responsabilités envers les Premières Nations.
« Comment peut-on vérifier l’impact réel que cela aura sur l’eau et les caribous si l’étendue de la rivière n’a pas été considérée dans le rapport ? » a demandé Joan Kuyak, la coordonnatrice nationale pour Mines Alerte. Les groupes environnementaux et autochtones ont demandé la tenue d’une commission indépendante pour analyser l’impact qu’aurait la mine sur la vie des gens et l’environnement. Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien a souligné que la tenue d’une commission est encore possible. La période de commentaires a pris fin le 22 juillet dernier, soit 30 jours après le lancement du rapport. Les commentaires seront consultés par le ministre responsable du dossier de la mine avant qu’il ne formule son opinion, selon Gordon Harris, le conseiller principal en communications pour l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.
La personne responsable pour les communications pour Diavik, Tom Hoeft, n’était pas disponible pour fournir plus de détails.