le Samedi 12 juillet 2025
le Vendredi 31 mars 2000 0:00 Environnement

Eau bénite ! Projet minier Diavik

Eau bénite ! Projet minier Diavik
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Les employés de la DDMI procèdent actuellement à la mise en place des camps et de l’aire d’entreposage qui devrait recevoir les barils d’essence sous peu. Toutefois, DDMI attend toujours de recevoir son permis d’utilisation d’eau, ainsi que plusieurs autres permis tel celui autorisant l’utilisation d’explosifs sur le site, qui lui permettra de construire les digues au lac de Gras et de débuter les travaux de construction de la mine. « Nos investisseurs vont donner le feu vert pour amorcer la construction de la mine seulement lorsque nous aurons en notre possession tous les permis et licences nécessaires », a déclaré le relationniste de la DDMI, Tom Hoefer. « La première compagnie diamantifère Ekati de BHP a dû verser une somme de 27 millions de dollars à titre de dépôt de sécurité pour l’utilisation de l’eau », a déclaré le directeur responsable de la surveillance et de l’évaluation environ-nementale pour Environnement Canada, Steve Harbicht. « Si j’ai bien compris, le montant de sécurité exigé pour l’utilisation de l’eau du lac de Gras est inclus dans le dépôt de sécurité de 175 millions de dollars qui fait partie de l’Entente environnementale survenue entre le gouvernement fédéral et la DDMI », a poursuivi le représentant d’Environnement Canada.

« Oui, le dépôt de sécurité requis pour l’utilisation de l’eau est inclus dans la garantie de 175 millions exigée de la compagnie DDMI, et qui correspond au montant maximum pour l’ensemble du projet », a confirmé le directeur général aux Ressources naturelles et à l’Environnement, Hiram Beaubier. « Le dépôt couvre les permis de location de la terre, l’utilisation de l’eau de même que la surveillance environnementale sur le site du projet », a poursuivi M. Beaubier.

Le dépôt de sécurité est garanti par la banque au nom de la compagnie, mais cette dernière n’est pas dans l’obligation de donner un dépôt en argent. M. Beaubier n’a pas révélé le nom de la banque qui va accepter d’endosser la compagnie. Donc, en cas de faillite éventuelle, la banque sera responsable de la garantie de 175 millions de dollars.

Le dépôt de garantie fait partie de l’accord environnemental général englobant plusieurs dépôts de garanties nécessaires à la compagnie pour utiliser l’eau du lac de Gras ainsi que pour plusieurs autres obligations. « Avec la mine Panda (Ekati) et le projet Diavik, le Canada sera l’un des plus gros producteurs de diamants au monde avec une part de marché d’environ 10 %. La mine, une fois en opération, devrait extraire chaque jour environ trois kilogrammes de diamants », a souligné le relationniste de la compagnie DDMI, Tom Hoefer.

Selon ses plans initiaux, la compagnie prévoit retirer 21 millions de mètres cubes d’eau du lac de Gras lors de la construction des digues. Elle planifie également l’utilisation de 1,5 million de mètres cubes d’eau notamment pour la consommation des employés et l’usine de traitement. DDMI espère renvoyer dans le lac entre 5000 m3 et 21 000 m3 d’eau recyclée (traitée) par année.

DDMI doit rendre des comptes aux ministères des Affaires indiennes et du Nord canadien, de Pêches et Océans Canada, ainsi qu’à Environnement Canada. « Des membres du gouvernement vont envoyer des inspecteurs sur le site afin de vérifier et de s’assurer que tout se déroule tel que prévu selon les recommandations de l’étude approfondie exigée par le gouvernement fédéral », a expliqué M. Harbicht.

La société minière va engager des spécialistes pour effectuer les tests et faire parvenir les résultats des échantillons et analyses aux différentes parties chargées de veiller à la surveillance de l’environnement. À leur tour, ces dernières vont demander à leurs experts de commenter les résultats. « Nous procéderons de la même façon qu’avec la société Ekati de BHP. Avec cette dernière, tout s’est bien déroulé jusqu’à présent », a commenté M. Harbicht.

Les mines de diamants n’affectent pas l’environnement comme le font les mines d’or. Le procédé utilisé pour extraire l’or provoque l’accumulation d’arsenic mais ce n’est pas le cas pour l’industrie diamantifère qui n’utilise qu’une petite dose de produits chimiques pour nettoyer les pierres précieuses. Le diamant est séparé de la kimberlite dans laquelle il se trouve incrusté, par un procédé qui nécessite l’utilisation d’eau et de sable magnétique.

Selon Steve Harbicht, si la compagnie suit le plan établi en ce qui concerne principalement la surveillance de l’environnement et de l’eau, il ne devrait pas y avoir de changements environnementaux significatifs.