Le principal objectif du programme consiste à définir les mesures devant être prises par les Autochtones, l’industrie, l’État et de nombreuses autres organisations, afin de s’assurer que l’exploitation future des ressources dans le Nord canadien ne nuise ni à l’environnement, ni aux communautés autochtones qui souhaitent être viables économiquement et aspirent à l’autonomie. En 1996, avant la division et la création du Nunavut, la population totale des T.N.-O. comptait 39 672 habitants, dont 48 % étaient d’origine autochtone.
Les objectifs secondaires du programme consistent à évaluer les avantages ainsi que les risques qu’apporte l’exploitation de ressources non renouvelables comme le pétrole, le gaz naturel, les minéraux et pierres précieuses. Il s’agit aussi de clarifier les attentes des communautés autochtones et de définir les obstacles auxquels sont confrontées ces dernières lorsqu’il est question de faire valoir leurs droits aux profits tirés de l’exploitation de leurs terres. Selon des estimations du ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique, 6 trillions de pieds carrés de gaz gisent, à l’état brut, dans la région du Deh Cho (Vallée du Mackenzie).
Le programme concernant les groupes autochtones comporte un volet recherche dédié à diverses études de cas. Celles-ci portent sur l’exploitation de mines de diamants et l’exploitation pétrolière et gazière dans les régions des T.N.-O. où les revendications territoriales font déjà l’objet d’un règlement, de même que dans les régions où il n’y a pas encore d’ententes en vigueur avec certaines collectivités autochtones. De telles ententes existent dans la région de l’Arctique de l’Ouest (Inuvialuit), au Sahtu et dans le domaine des Gwich’in. Les Dogribs ont par ailleurs signé un accord de principe sur leurs revendications territoriales et leur statut d’autonomie gouvernementale ; les négociations se poursuivent pour en arriver à la conclusion d’un accord final.
Les chercheurs de la TRNEE examinent le régime actuel de redevances et les mesures en place pour s’assurer que les bénéfices tirés de l’exploitation des ressources demeurent aux T.N-O. Ils veulent également que les revenus fiscaux servent à encourager la protection de l’environnement de même que préserver la culture et les structures sociales existantes. Les principales préoccupations des groupes autochtones résident dans la conservation de leur culture et de leur mode de vie traditionnels contrastant avec le travail salarié. De plus, les Autochtones travaillant dans les mines sont parfois victimes de discrimination et certains de leurs collègues de travail les jugent non qualifiés pour ce type de travail. Les communautés sont également inquiètes des effets combinés de l’exploitation des ressources, du tourisme et de l’aménagement d’infrastructures. La Table ronde sert donc de forum de discussion aux principaux intéressés, afin d’établir un plan d’action et de décider de mesures à entreprendre.
La TRNEE est un organisme indépendant du gouvernement fédéral ayant pour mission de fournir de l’information aux décideurs et aux médias en matière d’environnement et d’économie. Créé par proclamation d’une loi en 1984, l’organisme souhaite assumer un rôle dans la diffusion de principes et de pratiques reliés au développement durable. Ses membres se réunissent quatre fois par an pour discuter des progrès accomplis, pour établir les nouvelles priorités, ainsi que pour lancer des nouveaux programmes. Outre le programme sur les collectivités autochtones et le développement des ressources non renouvelables, il existe également des programmes sur la santé, l’environnement et l’économie, l’éco-efficacité ainsi que plusieurs autres.